
Le Premier ministre a déclaré l’état de sinistre national qui est un peu à Madagascar ce que l’état de catastrophe naturelle est à la France.
La comparaison s’arrête là car dans le système français, l’état de catastrophe naturelle est constaté par un arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes où a eu lieu la catastrophe. Il y a toute une procédure et des étapes à suivre. En ce qui concerne Madagascar, le sinistre est sur le champ (dans tous les sens du terme) déclaré …national. Une manière de faire de la surenchère auprès de la communauté internationale qui est pour l’Etat malgache ce que les assurances sont pour les sinistrés dans l’Hexagone.
Dommages. En effet, lorsque l’état de catastrophe naturelle est reconnu par un arrêté en France, il appartient aux assurances d’indemniser, tel qu’il est prévu dans les contrats, les dommages causés par des périls naturels. Pour ne citer que les dégâts des eaux comme c’est le cas actuellement à Madagascar ou plus précisément dans la capitale et la périphérie où la grande majorité des sinistrés n’a aucune assurance – au propre comme au figuré – d’être dédommagée. Surtout ceux dont les biens ou activités sont implantés dans des zones inconstructibles et/ou ne respectant pas la réglementation en vigueur en matière d’urbanisme.
Aide. Pour les dizaines de milliers de « traboina », la seule assurance, c’est le « Fanjakana », même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’indemnisation ou de dédommagement, mais d’aide ou de secours de première urgence. Du genre lampe de poche solaire, quoique le soleil brille rarement pour les sinistrés dont les besoins les plus élémentaires ne sont pas satisfaits, entre autres, les latrines. Ce qui les contraint à la défécation à l’air libre voire librement dans l’eau qui les entoure, mais qui n’est même pas potable. C’est l’image du sinistré qui meurt de soif dans une barque. Et qui attend de l’Etat-Providence ou plutôt de l’Etat-Assurance, des mesures d’accompagnement à l’état de sinistre national, autrement ce serait juste un effet d’annonce ou un aveu d’impuissance de la part d’un Etat (avec un grand E) sinistré car pris au dépourvu. Gouverner, c’est …pleuvoir.
R. O