
Le redécollage économique tant attendu n’est pas encore une réalité.
« En général, la situation économique au cours du dernier trimestre n’a pas été significativement différente des trois trimestres précédents. Ce dernier trimestre a été marqué par l’adoption de la loi de finances pour 2015, l’annonce de la réintégration de Madagascar parmi les pays bénéficiaires de l’AGOA, la révision à la hausse des prix à la pompe des produits pétroliers et le décaissement d’une partie des appuis budgétaires prévus dans la loi de finances rectificative de 2014 ». Ces extraits du dernier rapport sur l’évolution économique récente à Madagascar, témoignent du fait qu’après une année de retour à l’ordre constitutionnel, le pays tarde encore à retrouver son rythme de développement. En 2014, le taux de croissance est estimé à 3%. Et s’il n’y avait pas les grands investissements miniers, la situation aurait pu être pire. « L’industrie extractive et le secteur des services sont les principaux moteurs de cette croissance » selon toujours ce rapport de la Banque Mondiale.
Dépréciation. L’évolution économique récente a été également marquée par la dépréciation de l’ariary. « Entre fin 2013 et fin 2014, l’ariary s’est déprécié de 3% par rapport à l’euro et de 14% par rapport à l’USD. La dépréciation de l’ariary a atteint son pic vers fin novembre lorsqu’il a perdu 5% de sa valeur par rapport à l’euro et 14% par rapport au dollar. Depuis, l’ariary a repris de l’élan par rapport à l’euro tandis que le cours par rapport à l’USD n’est plus ou moins stabilisé » explique la Banque Mondiale dans ce rapport qui précise que « ces évolutions ont été influencées par une amélioration de l’offre sur le MID vers la fin de l’année, et le contexte global, l’USD étant resté fort sur le marché international ». En tout cas la relance n’est pas encore là. Et le défi reste toujours immense. « Le gouvernement a présenté la politique générale de l’Etat, en 2014. La loi de finances rectificative constitue un premier pas vers la mise en œuvre de cette politique à travers le renforcement des ressources disponibles et le ciblage des dépenses. Avec le niveau de pauvreté de Madagascar et les années perdues pendant la crise, le défi reste immense ».
Recueillis par R.Edmond.