
L’infiltration d’eau dans la surface latéritique suite à l’abondance de la pluviométrie notamment sur une surface en pente constitue la principale cause de ces phénomènes.
Ce n’est pas la première fois que des éboulements et des glissements de terrain surviennent à Madagascar. Les techniciens en parlent. « On a déjà enregistré un cas très catastrophique le 17 février 1977 dans la partie sud du village d’Ambatofomanjaka dans la commune d’Ankadinandriana. Des éboulements et glissements de terrain accompagnés de rochers ont ravagé presque tout un village. Certains observateurs les ont considérés comme des météorites », raconte le Dr Roger Rambeloson, un géologue au sein de GeoTeam. Comme précaution, ce spécialiste suggère qu’il faut éviter toute construction de maison sur un soubassement instable tels que les sols latéritiques ou rougeâtres et les roches altérées.
Eau et pente. En effet, « en période de pluies, l’eau ramollit la latérite argileuse et diminue fortement la cohésion de la roche altérée. D’où, l’affaissement différentiel du sol sur lequel reposent les constructions. Ce qui entraîne par la suite la fissuration et la fracturation des murs », a-t-il fait savoir. Mais avant tout, ce géologue veut démontrer quelle est la principale cause de ce fléau. Notons que les éboulements et les glissements de terrains s’observent souvent en bordure de pente comme les talus de la route, le flanc ou versant de colline et la falaise et se déclenchent toujours pendant les périodes de grandes pluies ou de cyclones. « L’abondance de l’eau et l’existence de la pente jouent ainsi un rôle important dans le déroulement de ces phénomènes. Pour le cas du glissement de la route de l’Université, le talus présente une partie rouge, le sol latéritique perméable et une partie blanche, roches plus ou moins dures, imperméables. L’existence d’une ancienne fracture au sommet a beaucoup facilité l’infiltration d’eau durant la période de pluie dans la latérite tout en la rendant lourde et en arrivant à la surface de contact, le glissement de terrain était inévitable », a précisé ce géologue.
Surface stable. Et face à la situation actuelle, le Dr Rambeloson Roger suggère de mettre en place un système d’imperméabilisation de la partie autour d’une construction ayant des fissures à titre provisoire afin de limiter l’infiltration d’eau. Le renforcement de la fondation et la construction des canaux de drainage pour évacuer les eaux usées sont également nécessaires pour éviter son effondrement. Par contre, « s’il y a des fissures ouvertes, il faut tout de suite démolir la maison », a-t-il soulevé. Comme solution pérenne, « il faut penser à bâtir sur une surface stable et non pas sur les pentes ou les nouveaux remblayés tout en faisant appel aux spécialistes en la matière. En outre, la délivrance de permis de construire doit respecter le plan d’aménagement du territoire », a conclu ce géologue.
Navalona R.