Jusqu’en 2019, l’UNICEF mettra en œuvre à Madagascar son plan d’action pour les 5 ans à venir, au profit des enfants et des plus pauvres.
C’est un programme sur 5 ans, consacré aux actions en faveur des enfants à Madagascar et des populations les plus pauvres et ce, dans les domaines divers : de la santé à l’éducation en passant par la nutrition, la protection contre la violence et la gestion des catastrophes. Il s’agit du plan d’action du programme pays (CPAP) pour la période 2015-2019, officiellement signé, avant-hier, entre le gouvernement malgache et l’UNICEF. Ce programme pays, rappelons-le, est en adéquation avec les orientations définies dans le programme national de développement (PND) et s’intègre dans le plan cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (UNDAF). Sa mise en œuvre nécessite un budget de 197,8 millions de dollars, dont 56,8 millions de dollars de ressources propres de l’UNICEF et 141 millions d’autres ressources à mobiliser.
Objectifs. « Ce programme contribuera à la réalisation de résultats équitables pour les enfants et les familles les plus pauvres et les plus difficiles à atteindre », a-t-il été expliqué à l’occasion de la signature du CPAP. Plus concrètement, ces objectifs se déclinent en plusieurs volets tels l’amélioration des soins de santé pour les femmes enceintes, les nouveau-nés et les jeunes enfants, la mise en place de meilleures conditions sanitaires et d’hygiène en milieu rural ou encore la diminution du taux de malnutrition chronique et des retards de croissance. En font partie également, l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants et un système plus intégré et efficace de protection de l’enfance contre la violence et l’exploitation. Et enfin, le développent d’un cadre de protection sociale, l’adoption généralisée de pratiques familiales essentielles par la population, le développement des capacités nationales et régionales en gestion des catastrophes et le renforcement de la résilience des communautés.
Coopération. « C’est une étape très importante pour la poursuite de la coopération entre Madagascar, l’UNICEF et tous les partenaires en faveur des enfants et des femmes », a souligné Elke Wisch, représentant de l’UNICEF à Madagascar. « Au moment où le pays souffre de l’impact de deux urgences, les inondations et la sècheresse dans le Sud avec des conséquences néfastes pour les enfants, cela doit nous rappeler encore plus notre obligation de résultats en faveur des enfants, de délivrer les services nécessaires pour leur survie, leur développement et leur protection, et en particulier de prévenir les désastres naturels à travers l’amélioration de leurs conditions de vie », devait-elle ajouter. Faut-il rappeler qu’à Madagascar, 91% de la population, dont des millions d’enfants, vivent actuellement avec moins de deux dollars par jour ? Cette pauvreté, qualifiée d’extrême pour une large partie de la population, se répercute particulièrement sur les enfants dans bien des domaines, à commencer par l’alimentation. Madagascar est aujourd’hui le quatrième pays avec le taux de malnutrition chronique le plus élevé dans le monde. 47%, soit près d’un enfant de moins de 5 ans sur deux, a un retard de croissance et 120 enfants par jour (près de 44.000 par an) décèdent avant leur cinquième anniversaire. Pourtant, ces décès sont en majorité causés par des maladies évitables par la vaccination. Par ailleurs, Madagascar enregistre un très faible accès à l’eau potable (4è pays avec le taux le plus bas en accès à l’eau potable dans le monde). Actuellement, environ 1,5 millions d’enfants en âge d’être scolarisés, ne le sont pas. Autant de défis que ce plan d’action de l’UNICEF entend relever pendant les cinq prochaines années.
Hanitra R.
