A quelle sauce la capitale sera-t-elle mangée ? Le projet de loi relative au statut particulier de la capitale commence à donner le tournis. On ne sait pas ce que les députés lui réservent pendant cette session extraordinaire qui lui est consacrée, mais en tout cas, les réunions en commissions ne reflètent pas l’unanimité, mais plutôt des divergences. On craint par conséquent les surprises lorsque ce projet de loi sera voté en séance plénière. Un député TIM doute fortement de la crédibilité du projet et estime qu’il ne passera pas la rampe devant la Haute Cour Constitutionnelle. Mais que contient cette fois-ci le projet de loi du gouvernement qui tente pour la troisième fois, à travers des innovations, de convaincre les députés à l’adopter ?
Tana et les députés
Cette fois –ci, il n’est plus question de « saucissonnage » d’Antananarivo Renivohitra. L’idée a vraiment été abandonnée devant les réticences manifestées. On ne divise pas Antananarivo alors que les Rois ont veillé à l’unification de ses différentes parties. Mais sans doute pour assurer son contrôle, l’idée qui prévaut actuellement et d’entourer le maire élu au suffrage universel de maires adjoints délégués qui seront évidemment nommés par l’Etat. Une proposition qui se heurte à celle des employés de la Commune qui voit le maire désigner et nommer ses propres adjoints et ne voient pas l’utilité d’en rajouter. Que décideront les députés qui eux aussi, sont partagés devant ce projet de loi qui, apparemment, est un dossier très politique. Le contrôle d’Antananarivo nourrit les ambitions. On pense toutefois que les députés seront plus coopératifs sur ce projet car le facteur temps joue beaucoup. La session extraordinaire a été décidée pour que ce projet soit adopté afin d’organiser comme prévu les élections communales sans perturber le calendrier. Dans le cas contraire, un retard serait extrêmement pénalisant parce qu’il nécessiterait le report des élections et de nouvelles dates du processus en conséquence. Les députés sont divisés sur ce projet mais une majorité peut se former autour de lui dans l’espoir en contrepartie d’avoir les véhicules 4X4 qu’ils revendiquent depuis longtemps pour assurer leur travail. On parle de convergence des députés TIM et des députés Mapar sur le dossier au point d’augmenter les doutes sur son adoption. Mais à l’Assemblée nationale, on n’est jamais à l’abri d’un comportement versatile quand la géométrie variable est une référence. Quoi qu’il en soit, les contraintes sont connues. On ne peut pas s’éterniser sur ce projet de loi qui doit encore en cas d’adoption avoir la bénédiction de la Haute Cour Constitutionnelle pour son application. Si en revanche, le projet est rejeté par les députés pour la troisième fois, c’est le ministre de l’Intérieur qui doit se mordre les doigts en cette de période de culture des résultats.
Zo Rakotoseheno
