Le bateau Rajaonarimampianina est secoué de toutes parts par des vagues de foyers de tension. Il n’est pourtant pas encore arrivé à mi-chemin du mandat présidentiel. Les difficultés s’accumulent au lieu de se résoudre. Le pouvoir a du mal à accoucher dans la douceur les bonnes pratiques de la République. La rupture avec la Transition est source de heurts et d’opposition dans les rangs de ceux qui ont régné pendant cette période. La pose de nouveaux piliers indispensables à la fondation de la République remue le couteau dans la plaie au lieu de panser les blessures non cicatrisées. L’œuvre nécessite à la fois, souplesse, dialogue, négociation et confiance en la puissance de l’Etat, sinon les réformes entreprises seront vouées à l’échec. Elles ouvriront la porte à une nouvelle crise pouvant être plus profonde et plus grave que la précédente.
Collaborateurs du président
Le président de la République s’est entouré de beaucoup de monde pour atteindre ses objectifs de changement et pour concrétiser ses promesses électorales. Mais en un an et demi de pouvoir, le public est déçu par leurs performances. L’impression qui se dégage est que le président de la République ne dispose pas des éminences grises qui peuvent l’aider et le défendre efficacement. Il devient la cible favorite en étant au four et au moulin. Toujours exposé en première ligne face aux attaques de ses adversaires politiques. Certes, le président de la République n’est pas dépourvu d’expérience politique. La connaissance du milieu politique local n’a pas de secret pour lui. Il fait partie de ceux qui ont été moulés à l’EESDEGS en fréquentant pendant les années de Fac, en filière sciences économiques en particulier, plusieurs responsables politiques actuels. Pour l’anecdote, des camarades de promo et lui ont réussi l’exploit dans la compétition politique, à faire renaître de ses cendres la prestigieuse association des étudiants en économie. Il en est devenu le président respecté. Aujourd’hui, ce serait au sein de partis politiques comme l’AREMA, l’AKFM Fanavaozana, TIM et des clubs de service comme le Rotary qu’il puiserait essentiellement ses proches collaborateurs. Vrai ou faux, le président gagnerait néanmoins à repenser sans tarder à l’efficacité de son équipe pour avoir des résultats qui répondent à son attente et à celle de la population. Il en aurait l’intérêt étant perçu au sein du public comme un chef d’Etat mal conseillé pris à la gorge par des frimeurs dont les décisions sont souvent sources de malaise politique et de troubles sociaux et corporatifs. Pour réussir son mandat, le Chef de l’Etat a besoin de s’entourer au niveau stratégique et politique, des valeurs qui ont le sens du combat et la même vision de l’avenir que lui. De vraies éminences grises intègres qui défendront et appliqueront sa politique dans les règles de l’art et de la bonne gouvernance.
Zo Rakotoseheno