Le report des assises nationales a été la principale décision prise lors de la rencontre entre Hery Rajaonarimampianina, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana qui s’est déroulée hier au Palais des Sports.
Le FFKM risque de se confronter à un échec monumental quant au processus de réconciliation nationale actuellement en cours. En effet, le Sommet des cinq présidents qui s’est déroulé hier au Palais des Sports Mahamasina a été boycotté par les deux anciens présidents Zafy Albert et Andry Rajoelina. Pourtant, la participation de ce dernier est considérée par les observateurs comme « primordiale » dans la mesure où l’ex-président de la Transition est l’un des acteurs majeurs de la dernière crise qui a frappé le pays. Seul l’actuel président de la République, Hery Rajaonarimampianina et les deux anciens présidents, Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana ont répondu présents à l’invitation des chefs d’Eglises membres du FFKM hier. Le report des assises nationales prévues se dérouler à Antananarivo du 25 au 27 mars prochain a été la principale décision prise au cours de ce huitième Sommet « des 5 » ou « des 3 » (c’est selon). Aussi les assises nationales ont-elles été reportées du 28 avril au 2 mai prochain. Un mois de report donc pour cet évènement. Ce sera une occasion pour élaborer un document de synthèse des résolutions prises au cours des rencontres régionales. Un mois pendant lequel, le Pasteur Lala Rasendrahasina, Mgr Samoela Jaona Ranarivelo, Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona et Docteur Rakoto Endor Modeste vont certainement tenter de convaincre Zafy Albert et Andry Rajoelina à revenir sur la table des négociations.
Article 54. En effet, les deux ex-présidents viennent de confirmer leur retrait définitif du processus de réconciliation nationale dirigée par le FFKM. Le premier aurait officialisé sa décision au cours de sa rencontre avec le président en exercice du FFKM qui s’est tenue jeudi dernier. Pour sa part, l’ancien leader de la Révolution orange de 2009 a envoyé une lettre à l’endroit du Pasteur Lala Rasendrahasina hier. Dans cette lettre, Andry Rajoelina réitère les conditions qu’il a déjà avancées lors de rencontres précédentes entre les 5 présidents, à savoir, le respect strict de la Constitution et une collaboration sincère entre les différentes forces politiques en vue de solutionner les difficultés subies quotidiennement par la population. En quelque sorte, le leader du MAPAR souhaite remettre sur la table des négociations, le débat autour de l’article 54 de la Constitution relatif aux conditions de nomination du Premier ministre. Jusqu’ici, le MAPAR continue de contester la nomination du Général Jean Ravelonarivo à la Primature. Par ailleurs, Andry Rajoelina réclame aussi la présence de toutes les forces politiques au sein des Institutions du pays. « La tenue de la réconciliation nationale est nécessaire pour sortir le pays de cette impasse, cependant elle devrait se faire en toute sincérité et sans hypocrisie », soutient-il. Avant d’ajouter : « pourtant, jusqu’ici, ces principes sont complètement ignorés, c’est pourquoi j’ai décidé de me retirer du processus ». Si l’on se réfère à ces propos, convaincre Andry Rajoelina à retourner à la table des négociations est une mission pratiquement impossible pour le FFKM. Et ce, dans la mesure où ces préalables sont d’ordre politique et ne relèvent en aucun cas de la compétence des Chefs d’Eglises. D’autant plus qu’à l’allure où vont les choses actuellement, le régime HVM rejette catégoriquement l’ouverture aux autres forces politiques. Actuellement, la crédibilité des Chefs d’Eglises est fortement critiquée. A suivre.
Davis R