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mardi, juillet 8, 2025
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Retour en force

Triste situation à Mananjary ! Les affrontements entre la foule et les forces de l’ordre ont fait dans les rangs de la première cinq morts dont un quartier mobile et des secondes trois blessés. La ville est meurtrie. Elle a cessé ses activités en guise de recueillement et de protestation pour devenir une ville morte.  Pour en arriver à cette situation gravement tendue, une mésentente entre la foule et les forces de l’ordre. Mais avec  des versions différentes, beaucoup de flou entoure encore l’arrestation d’un voleur désigné à la vindicte populaire retenu par la gendarmerie et de la mort d’un quartier mobile qui a subi des coups et des blessures.   La foule en colère a incendié une partie du bureau de la gendarmerie. Celle-ci a réagi. Le bilan des affrontements est lourd.  La population prévoit de réaliser une marche de protestation.

Retour en force

                    La pratique du lynchage public n’est pas nouvelle. Elle revient en force depuis quelques temps dans différentes régions. Le phénomène est barbare  parce qu’il  ne fait aucune confiance aux mécanismes de la justice et du droit. La foule veut se faire justice elle –même  en tabassant à mort  et en brûlant le criminel capturé. Même si nul n’a le droit de se faire justice, elle préfère exécuter elle-même la sentence devant la méfiance qu’elle nourrit envers les forces de l’ordre. Et pour cause, il arrive que des voleurs soient remis facilement en liberté quelques jours après leur  arrestation par les forces de l’ordre.  Il arrive que la tolérance des juges n’inflige pas aux criminels et délinquants la peine qu’ils méritent au point de vouloir les suppléer.  La foule n’accepte pas au fond d’elle-même de subir la lenteur  des systèmes judiciaires et d’attendre les verdicts des tribunaux. Elle veut punir tout de suite le voleur.  La vindicte populaire fait peur. Elle devient parfois une arme de dissuasion car d’après certains observateurs elle a réduit la criminalité et les vols. Mais quoi qu’il en soit, la pratique reste inhumaine et arriérée. Le jugement est prononcé par une meute non habilitée à le faire. Une foule en colère qui ne doit pas juger et condamner sans avoir bien étudié les responsabilités des uns et des autres et sans aucun respect de la présomption d’innocence.  Si la pratique de la vindicte populaire et du lynchage public continue de se répandre, Madagascar ne sera jamais la patrie  des droits de l’homme. Mais pour que cette pratique s’arrête, l’Etat doit prendre ses responsabilités, en donnant aux forces de l’ordre les moyens nécessaires de protéger  efficacement les biens et les personnes, et en luttant rigoureusement contre la corruption au sein de la Justice.  La situation à Mananjary  interpelle encore une fois sur les efforts à produire pour que l’humanité et les droits de l’homme ne soient pas des mots vides de sens.

Zo Rakotoseheno

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