La ville de Mananjary est à feu et à sang. On déplore en effet des pertes en vie humaine, des blessés et des maisons incendiées.
Depuis deux jours, rien ne va plus à Mananjary, chef lieu de district de cette partie du sud est du pays. Une forte délégation du pouvoir central conduite par le général Paza, secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, est sur place pour calmer une population très en colère. En effet, on déplore la mort de quatre civils, selon les sources officielles, cinq selon les informations locales. Elles ont été tuées par balle. En outre, trois éléments de la gendarmerie ont été blessés. Tout avait commencé mardi après la mort d’un quartier mobile. Les uns avançaient qu’il a été tué par les forces de l’ordre. Une information non fondée, selon ces dernières. La nuit de lundi, la ville a été sécouée par une manifestation d’au moins 300 personnes. Cette masse se dirigeait vers le bureau de la gendarmerie pour avoir une information exacte sur cette mort d’homme. De son côté, la gendarmerie de la ville a pris la décision de disperser la foule en usant de grenades lacrymogènes. Mais rien n’y fait. Durant la nuit de mardi, la ville était toujours en ébullition. Les grenades lacrymogènes épuisées, des tirs à balle réelle comme sommation ont été effectués. Des tirs qui ont fait des victimes, selon les sources locales. Déjà, on enregistre des morts et des blessés.
L’émeute avait commencé après l’arrestation de deux personnes qui ont volé du manioc dans un champ. Prises en flagrant délit, selon les informations, ces dernières ont été tabassées par la foule. Un homme, quartier mobile de métier, était intervenu pour empêcher leur mise à mort. Et c’est le « sakoroka ».
Beaucoup de renfort. Face à cette situation, des mesures ont été prises au niveau des forces de l’ordre. Tous les éléments de la gendarmerie qui travaillent à Mananjary ont quitté la ville. Par ailleurs, d’autres militaires venus de divers corps ont été dépêchés sur place. Au moins, plus d’une centaine de gendarmes de divers corps sont actuellement à pied d’oeuvre : 30 du FIGN, 22 du GSIS, 30 autres du groupement sud est, 22 de Manakara, 22 de Fianarantsoa et 8 autres d’Andranomafana. Les sources sur place indiquent toutefois que le calme est revenu.
Recueilli par r.s.