Alain Ramaroson tient à organiser sa marche citoyenne. Il a obtenu l’autorisation de la commune mais pas celle du Préfet. En d’autres termes, il aura en face de sa manif les forces de l’ordre déterminées à interdire. Des observateurs prévoient des échauffourées si la marche a lieu. D’autres estiment que le moment est mal choisi pour faire descendre les gens dans la rue même pour une marche pacifique. En effet, Alain Ramaroson réclame la démission de quatre membres du gouvernement Ravelonarivo et du directeur du cabinet de la présidence. Il s’agit pour lui d’une interpellation de l’Exécutif face aux échecs qu’il a enregistrés durant une année de pouvoir. Le président du parti Masters a été averti par un de ses adversaires politiques qu’il risque l’arrestation s’il persiste dans sa marche citoyenne alors que celle-ci n’a pas obtenu d’autorisation de la Préfecture.
Rapports de forces politiques
Sinon sur un tout autre chapitre, celui des élections qui polarisent l’attention du public, la CENIT propose la date du 31 juillet 2015 au lieu du 17 juillet pour tenir les scrutins, à l’issue de son assemblée générale. Elle a attendu l’adoption des statuts particuliers de la ville d’Antananarivo, de Nosy-Be et de Sainte-Marie pour se fixer. Maintenant qu’il ne semble plus y avoir d’obstacles juridiques aux élections, la proposition vient à point nommé pour aider l’Exécutif à arrêter définitivement les dates. La CENIT propose aussi la réception des dossiers de candidature entre le 8 avril et le 6 mai au lieu du 5 au 18 mars déjà écoulé. Il ne reste plus apparemment que le problème de financement à résoudre pour tenir ces élections. Les bailleurs de fonds seront sollicités une fois de plus pour contribuer au succès de l’organisation des scrutins sur l’ensemble du territoire national. L’importance des élections communales est indéniable. Les résultats qui en découleront permettront de situer les rapports de forces politiques réels. Jusqu’à présent, un certain flou entoure ceux-ci au point qu’il est difficile d’évaluer la force de chaque parti politique. Mais quoi qu’il en soit, les fiefs politiques joueront beaucoup dans leur détermination. L’incertitude pèse sur la capitale qui sera âprement disputée. Des observateurs, au vu de l’évolution politique, affirment cependant que le candidat issu de la mouvance Ravalomanana part néanmoins favori par rapport à ceux de l’Alliance Républicaine de Madagascar et du HVM. Dans d’autres villes, les enjeux ne sont pas moins importants. Mais ce sera la maturité des électeurs qui décidera dans chaque bureau de vote le jour venu. Bref, si le pays veut aller aux élections, il faut qu’il trouve les moyens de tenir les élections pour respecter les délais. Il faut savoir que sans ces dernières, la composition des membres de certaines institutions de l’Etat ne sera pas complète. Sans les communales, pas de Sénat. Sans le Sénat, la Haute Cour de Justice reste handicapée.
Zo Rakotoseheno