
A Antananarivo, comme à Morondava et à Andapa, EarthHour a mobilisé du monde à Madagascar, à l’instar de nombreuses autres villes du monde : 4 000 personnes à Antananarivo, Andapa et Morondava ont participé à la marche solidaire.
Lycéens, scouts, associations, entreprises, ministères et institutions, départements régionaux, autorités traditionnelles ont adhéré à l’initiative de WWF d’organiser des marches solidaires à l’occasion de EarthHour. C’était samedi dernier, 28 mars, moment choisi pour tenir cette marche pour la Planète. EarthHour, rappelons-le, est un appel mondial qui fédère 162 pays, 7 000 villes et un milliard de personnes dans le monde. Chaque dernier samedi du mois de mars, de 20h30 à 21h30, ces villes éteignent symboliquement leurs lumières afin de rappeler à leurs dirigeants de donner plus d’importance aux alternatives face aux effets du changement climatique, en particulier pour soulager les pays vulnérables, dont fait partie Madagascar.
Mangroves. A Morondava, la population a été très réceptive sur l’importance des effets du changement climatique. Dannick Randriamanantena, leader du paysage Manambolo Tsiribihina de WWF, explique : «Morondava se situe dans une zone côtière où le réchauffement de la température se fait ressentir. Dans ce paysage prioritaire de WWF où l’on retrouve une étendue de forêts de mangroves, le reboisement et la restauration de ces mangroves sont priorisés… Elles approvisionnent en produits de pêche, en bois de construction et maintiennent la riche biodiversité marine et terrestre de la région. Elles stabilisent le littoral et leurs capacités de résilience en font un bouclier face au changement climatique. Cela rend ces mangroves particulièrement précieuses pour faire face au changement climatique ». A Andapa, des associations de jeunes et des associations de seniors ont répondu présents lors de la marche. Chacune d’elles s’est engagée à respecter une habitude respectueuse de l’environnement.
Symbole. A Antananarivo, le Palais de la Reine, l’Hôtel de ville, le stade municipal de Mahamasina et la Gare de Soarano ont éteint leurs lumières de 20h30 à 21h30 tandis que 475 personnes se sont donné rendez-vous à l’université d’Antananarivo samedi matin, pour participer à la grande marche solidaire, animée par les scouts et terminée par une séance de zumba. Plusieurs restaurants participent également aux traditionnels dîners aux chandelles dans la capitale et dans certaines villes régionales. « EarthHour est un symbole. L’important, ce n’est pas l’Heure de la Terre, mais l’après : les choix que nous prenons en tant que citoyens, en tant que villes, en tant que pays, pour faire face au changement climatique, aider les plus vulnérables à s’adapter intelligemment et mettre nos efforts en commun pour que nous soyons plus forts, ensemble », souligne alors Nanie Ratsifandrihamanana, country director de WWF.
Madagascar fait, en effet, partie des pays exposés au changement climatique. Les problèmes d’approvisionnement en électricité privent une grande partie de la population de la lumière. D’où les grands enjeux que représentent l’adoption d’habitudes saines et l’intérêt de la gestion rationnelle des ressources naturelles (utilisation de foyers économes, reboisement et entretien des jeunes pousses, reboisement à vocation énergétique, restauration de mangroves, vulgarisation de semences adaptées au climat, basculement progressif vers les énergies propres et renouvelables…
Recueillis par Hanitra R.