Alain Ramaroson a été libéré hier tard dans la soirée. Le journaliste qui s’est trouvé à côté de lui dans sa voiture à Vassacoss a eu plus de chance. Il a été libéré avant lui après son audition. Mais on continue d’en vouloir au Président du Masters, non seulement pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et pour l’organisation d’une manifestation non autorisée mais on l’inculperait aussi pour d’autres affaires qui gagneraient à être précisées. La classe politique suit de très près cette arrestation d’Alain Ramaroson qui défraie en ce moment la chronique. Parmi ses membres, les uns condamnent, d’autres soutiennent. Une chose est sûre, ce que voulait faire Alain Ramaroson a dérangé les tenants du pouvoir.
Elle veut des résultats
Ces derniers se sont méfiés de cette marche citoyenne organisée un 29 mars à travers les rues de Tana et à la veille de la semaine sainte de Pâques. Ils pensent autrement et n’ont pu accepter de compromis dans leur recherche d’apaisement pour que les fêtes pascales ne soient pas perturbées par des revendications. Même s’ils affirment que la liberté d’opinion existe mais lorsque ses effets peuvent être source de perturbation, elle devient tout simplement intolérable. Toujours est-il que garder Alain Ramaroson au violon sans que des explications idoines ne soient données au public risque de noircir davantage l’image du pouvoir que ses farouches adversaires accusent actuellement de faire de la dictature. En effet, il n’y a pas eu de « diabe». Si d’autres inculpations sont avancées contre le président du Masters, la transparence est nécessaire pour éclairer le public. Quoi qu’il en soit, plusieurs foyers de tension sont apparus ces derniers temps. Ils ont représenté une grave menace contre la stabilité du pouvoir. Et ce d’autant plus qu’au Trésor public, aux Domaines, à la fonction publique, au greffe des tribunaux, les grèves ont donné l’impression de faire tâche d’huile au sein de l’administration. Au-delà des revendications corporatives, on s’interrogeait dans l’opinion sur l’opportunité de ces manifestations et sur un possible processus de déstabilisation. Mais il n’y a pas de doute, la population ne veut plus revenir à une nouvelle crise. N’est-ce pas pour cette raison qu’elle refuse de descendre dans la rue malgré le poids de la pauvreté qu’elle subit depuis longtemps ? En vérité, elle a mûri depuis son choix d’aller aux élections démocratiques en novembre 2013. Pour qu’elle ne revienne pas en arrière, les tenants du pouvoir actuel ne doivent pas la décevoir. Ils doivent réaliser plus rapidement les réformes promises. La population est lassée par la lenteur des décisions. Elle veut des résultats, une preuve d’efficacité des gouvernants.
Zo Rakotoseheno