Les critiques ne sont pas tendres envers le régime au pouvoir. Mais il faut se rendre à l’évidence qu’il se maintient. Malgré ses faiblesses, selon des observateurs, la population n’est pas descendue dans la rue pour demander massivement son départ durant l’année 2014. Celle-ci ne regrette pas du tout d’avoir quitté la Transition et d’avoir franchi un pas de géant à travers les élections pour revenir à nouveau vers la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance. Mais une chose est sûre, elle est déçue par la faiblesse des performances des gouvernants. Mais elle a fait son choix, selon les observateurs, et sait qu’une année ne suffit pour effacer les traces d’un passé qui a complètement mis à genoux le pays. L’espoir a diminué, mais il est loin d’avoir disparu. Il se renforcera encore davantage avec la démocratie et le patriotisme pour un avenir meilleur. L’année 2014 a été pauvre en résultats mais elle n’a pas été perdue pour tout le monde dit-on dans l’opinion, même si le SEFAFI l’a perçue chaotique.
Du pain sur la planche
En effet, l’Observatoire de la vie nationale ou SEFAFI a présenté au cours d’une conférence de presse l’avant-propos de son recueil 2014 dans lequel il accuse le pouvoir d’avoir tué l’espoir de tout un peuple dans l’œuf. L’espoir pour le SEFAFI est pourtant revenu avec les élections démocratiques. Mais le commencement de la quatrième république n’a fait que lasser. Bagarre de chiffonniers sur l’article 54 de la nomination du Premier ministre. Le gouvernement est mis en place. Mais après plus rien note le SEFAFI qui ne voit venir ni efficacité, ni résultats. A l’assemblée nationale, le SEFAFI dénonce le débauchage de députés. Bien que n’ayant pas de députés, le pouvoir a tout fait pour avoir une majorité d’après lui. Il fait le point sur l’impréparation du gouvernement avec la production d’un PNDi pour amadouer les bailleurs de fonds qui risquent de réviser leur intention d’ouvrir le robinet des financements. Le SEFAFI constate que le régime au pouvoir n’a pas de vision. La société n’a pas été consultée concernant les lois sur la décentralisation. La loi de finances a été tenue secrète et a été votée à la hâte sans amendements à l’Assemblée nationale. Pour le SEFAFI, l’insécurité continue dans le Sud avec les dahalo. Il y a eu beaucoup de morts. On ne sait plus que faire des « dahalo niova fo». Enfin sur la réconciliation nationale, c’est seulement le rêve du FFKM qui est réalisé. Le retour de Marc Ravalomanana n’est pour le SEFAFI qu’«un peu d’animation de la vie politique ». Au total, le communiqué du SEFAFI témoigne de l’espérance déçue de la plupart des citoyens. L’observatoire conclut que c’est encore une année de perdue. Climat politique délétère, économie exsangue, société en pleine décomposition pour confirmer que les débuts de la IVe République ont été chaotiques. Une chose est sûre, le régime au pouvoir a du pain sur la planche pour le reste de son mandat pour démontrer qu’il est à la hauteur des attentes de la population.
Zo Rakotoseheno