Comme chaque année, temples et églises ont été bondés de monde pour la messe du jeudi saint. Il n’y a pas de doute, la foi chrétienne est vivante dans notre pays. Le Jeudi Saint, c’est le jeudi précédant la fête de Pâques. Ce jour-là, les chrétiens commémorent la Cène, le repas où Jésus a béni le pain et le vin pour la première fois. Jésus signifiait ainsi qu’il offrait son corps et son sang pour le salut du monde. Les chrétiens se rappellent aussi que Jésus lava les pieds de ses apôtres les invitant ainsi à se faire les serviteurs des autres. Ce sont surtout les protestants qui assistent au culte du jeudi pour prendre le dernier repas avec le seigneur tandis que les catholiques sont plus fervents pour la messe du vendredi saint qui marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus Christ. Ils préconisent de jeûner ou à tout le moins de manger maigre.
Trêve politique
Pâques a toujours été une occasion de trêve politique. On ne tolère pas les manifestations et les revendications pendant la célébration de la résurrection du Christ. C’est la plus importante fête de la chrétienté. Aussi les chrétiens qui sont majoritaires dans les villes et les villages ne tolèrent pas qu’elle soit perturbée par la vie politique. C’est un moment d’unité, de détente et de retrouvailles familiales. Il ne faut par conséquent pas s’étonner que le programme de Pâques soit bien fourni en spectacles et jeux. Des villes comme Antsirabe, Ampefy, Moramanga sont chaque année envahies par les visiteurs. Le mauvais état des routes après le passage des cyclones et les effets des inondations réduiront sans doute les déplacements. Mais la circulation restera intense sur les grands axes routiers et mobilisera comme d’habitude un grand nombre de gendarmes et de policiers pour amoindrir les embouteillages et éviter les accidents de la route. Néanmoins, Pâques qui profite à la trêve politique donnent aux quatre églises membres du FFKM l’occasion de renforcer la foi en la réconciliation nationale. En effet, c’est sans doute le seul sujet «politique» (parce que jusqu’à présent elle est illustrée par des sommets de chefs d’Etat) pouvant être toléré par les chrétiens. Pâques est aussi symbole de solidarité et de «fihavanana » pour eux. Mais où en est-on et que peut-on réellement attendre du processus dans la mesure où les quatre « F » évoqués comme principe de la démarche sont réalisés dans la discrétion. Le public attend du FFKM plus de transparence dans ses actions et ses résultats.
Zo Rakotoseheno