Les anciens présidents Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka préparent leur relève en envisageant de présenter leur fils, leur fille et leur épouse aux Communales.
Affronter les Communales du 31 juillet est un enjeu majeur pour certains politiciens. Pour Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, deux anciens présidents qui ont choisi de rester dans le processus de réconciliation initié par le FFKM, c’est une occasion pour assurer la relève politique. En effet, bien que rien ne soit jusqu’ici officiel, d’ailleurs les candidats auront 30 jours à partir de demain pour déposer leurs dossiers auprès des OVECs, l’ancien exilé d’Afrique du Sud se prépare à aligner son fils aîné Tojo et son épouse Lalao aux Communales, respectivement à Antsirabe et à Antananarivo. Quant à Didier Ratsiraka, des bruits circulent ces derniers temps dans le Grand Port qu’il présenterait sa fille Sophie à la mairie de Toamasina. Sans parler de leur côte de popularité, Tojo, Lalao et Sophie miseraient sur leurs noms de famille pour attirer les voix des électeurs. Parallèlement à ce processus électoral, un autre poursuit son chemin, celui de la réconciliation.
3 milliards à trouver. Le FFKM a déjà bouclé le devis estimatif nécessaire à l’organisation de l’assise qui aura lieu, rappelons-le, du 28 au 30 avril et du 1 au 2 mai de cette année 2015. Des indiscrétions ont permis de savoir que le Conseil des églises chrétiennes doit trouver 600 millions d’ariary, soit trois milliards de Fmg. L’appel à l’appui financier a été déjà lancé. La communauté internationale est particulièrement sollicitée à apporter sa contribution au processus de réconciliation en cours. A rappeler que le FFKM a dépensé 54 millions d’ariary par région lors de la tenue des assises régionales qui se sont déroulées au niveau des 22 régions du 05 au 07 mars 2015. Ces dépenses ont été entièrement prises en charge par l’Etat malgache. Cette fois-ci, l’Etat ne serait pas le seul bailleur étant donné que le processus obtient la caution morale de la communauté internationale qui accompagne toujours la Grande Ile dans sa sortie définitive de la crise.
Dernières tentatives. Parallèlement aux préparatifs matériels et techniques de l’assise nationale, le Conseil des églises poursuit les pourparlers pour le retour des deux anciens présidents, Andry Rajoelina et Zafy Albert, dans le processus de réconciliation. Force est de signaler que ces pourparlers prennent actuellement une autre approche car le FFKM agit par le biais de la communauté internationale pour convaincre ces derniers. Les récentes rencontres que les membres de la communauté internationale (ambassadeur des Etats-Unis, ambassadeur de l’Afrique du Sud, ambassadeur de Grande Bretagne…) ont eu ces derniers temps avec les anciens présidents s’inscrivent dans le cadre de cette nouvelle approche. Bref, le FFKM mène ses dernières tentatives pour faire revenir l’ancien président de la transition Andry Rajoelina et l’ancien président Zafy Albert.
Conclave des médiateurs. Quoi qu’il en soit, certains politiques contestent l’autorité du Conseil des églises qui semble priver de sa mission officielle le FFM. Le « Grand Pardon » de Nary Ravonjy n’est ni pour le FFKM, ni pour l’actuel « Filan-kevitry ny Fampihavanana Malagasy ». Cette entité lance un appel au président de la République pour que celui-ci organise sans attendre un conclave pour les médiateurs. « Cet conclave devrait aboutir à la création d’un nouveau FFM qui va mettre en place ce que j’appelle une « infrastructure humaine » ou « Fotodrafitr’olona », a expliqué Nary Ravonjy. Avant de souligner : « Cela ne coûtera pas cher. Cela ne prendra pas également du temps. Il suffit que le président de la République décide et les médiateurs se réunissent pour sa réalisation. »
R. Eugène
