
Sauf énième report, les communales se tiendront le 31 juillet 2015. Soit 8 ans après les dernières élections de maires et de conseillers qui avaient eu lieu le 12 décembre 2007.
Le mandat de 4 ans des maires était arrivé à son terme en 2011. Depuis, il a été prorogé quand l’Exécutif n’a pas nommé des Présidents de Délégation Spéciale ou plus communément PDS. Au nom de la « rupture avec le passé » annoncée par le président de la République dans son discours d’investiture à Mahamasina, les PDS ne devraient plus avoir droit de …cité, après les élections du 31 juillet prochain. En effet, la nomination de PDS est une voie ouverte à l’arbitraire. C’est une violation du libre choix des électeurs, un hold-up des votes exprimés par ces derniers. Et ce, au mépris de l’article 5 de la Constitution qui dispose que « la souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l’exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect ou par la voie du référendum. Aucune fraction du peuple, ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté ».
Légitimité. Créés pour les besoins de la cause de la Transition en 1991, les PDS n’avaient pas vocation à être institutionnalisés sous la République. Mais comme c’est le provisoire qui dure chez nous, ils sont toujours là un quart de siècle après. Les régimes successifs ont usé et abusé de la nomination de PDS qui n’ont pourtant pas la légitimité du suffrage universel direct, pour se débarrasser d’un maire « gênant ». Ce dernier fait alors l’objet d’une mesure de suspension prise par le ministère de l’Intérieur et/ou de la Décentralisation pour être quasi-automatiquement par le Premier ministre en place. Si l’on veut vraiment rompre avec le passé, le maire qui ne peut plus, pour une raison ou une autre, remplir son mandat, devrait être remplacé par l’un de ses adjoints jusqu’à la tenue d’élections partielles dont le délai légal a été rarement sinon jamais respecté durant ces 20 dernières années.
R. O