Le gouvernement est certainement inquiet. Les cents jours arrivent à leur terme. L’efficacité de chaque ministre sera évaluée à travers les résultats réalisés pendant cette période. Le Premier ministre Jean Ravelonarivo à l’origine de cette initiative a été nommé à ses fonctions au mois de février dernier. Il a redonné de l’espoir en suscitant des réflexes d’une bonne gouvernance à une équipe gouvernementale qui n’a changé qu’au quart de ses membres lors de sa formation. Mais les résultats se font toujours attendre. Le président de la République n’a pas non plus caché son inquiétude dans son intervention lors de la cérémonie de présentation du plan national de développement et le programme de mise en œuvre au CCI Ivato. « Le peuple malgache espère un changement dans le mode de gouvernance et dans la conduite des affaires de l’Etat. Il espère une amélioration progressive visible de ses conditions de vie », a-t-il déclaré, pour interpeller et faire comprendre l’impatience du peuple qui l’a élu et qu’il n’a pas le droit de décevoir.
N’est-ce pas le moment ?
Les grands problèmes, trois font partie des grands soucis du public ! Le premier est le délestage qui continue jusqu’à présent d’envenimer la vie des abonnés de la Jirama. Le ministre de l’Energie du premier gouvernement Kolo Roger n’en est pas venu à bout. Il a été remplacé. La stabilité du courant électrique est loin d’être acquise dans de nombreuses villes du pays. Que n’évoque-t-on pas ? Déficits de la compagnie, mauvaise gestion, les subventions au compte -goutte, endettement et dépendance à cause d’un mauvais choix de politique et de stratégie énergétique, etc. Le délestage continue. Les cents jours de plus en tout cas n’ont pas suffi à le résoudre. Le second problème est ce sentiment d’impunité qui apparaît un peu partout dans les administrations comme si tout le monde pouvait être acheté. La population a en horreur les abus de pouvoir de toutes sortes, les trafics d’influence, et surtout la corruption qui gangrène la vie au quotidien, politique, économique et sociale. Le gouvernement est aussi interpellé sur ces points qui lassent profondément et font perdre confiance envers les autorités. Lorsque la lutte contre ses maux ne produit pas de résultats spectaculaires, la complicité est avancée comme l’explication. La troisième faiblesse est la trop grande place que prend la politique par rapport au développement. Les guéguerres politiques désolent le public et diminuent la confiance des bailleurs des fonds devant les enjeux pourtant énorme du développement. Le président de la République gagnerait à regrouper et à remobiliser toutes les forces politiques constructives pour défendre la démocratie et gagner le combat du développement. Il est temps de laisser de côté les querelles de clocher pour venir à bout de l’ennemi commun qui est la pauvreté. Le président de la République a rassuré en affirmant le jour de son investiture qu’il s’entourera des compétences de tout bord pour construire un Madagascar de l’excellence. N’est-ce pas le moment ?
Zo Rakotoseheno