Le parti Tiako i Madagasikara (TIM) de Marc Ravalomanana présentera des candidats aux communales dans toutes les circonscriptions du pays. La décision a été annoncée par son chef de file qui est plus libre qu’auparavant dans ses mouvements. Le temps où la « résidence surveillée » l’a placé à l’amirauté d’Antsiranana n’est plus qu’un souvenir. Marc Ravalomanana peut maintenant aller et venir même s’il affirme que son statut est toujours le même. Le sommet des cinq du FFKM a-t-il conduit à cette autorisation ? Une chose est sûre, la situation de Marc Ravalomanana se clarifie. Il reprend progressivement et prudemment sa vie politique. Son rapprochement avec le président Hery Rajaonarimampianina n’est plus un secret depuis que le nombre des membres de la mouvance dans le gouvernement Ravelonarivo a été augmenté à deux.
Politique d’ouverture
C’est la politique d’ouverture de Hery Rajaonarimampianina qui a favorisé le rapprochement. Depuis son avènement à la tête de l’Etat, le président de la République a toujours cherché à calmer le jeu et à rassembler les forces politiques autour de son projet de société pour sortir le pays de la longue crise qu’elle a vécue pendant la période de transition. Mais la confiance qu’il gagne d’un côté se traduit en méfiance de l’autre. Il faut se rendre à l’évidence que la réconciliation n’a pas encore rapproché ni mis dans un même camp les adversaires politiques. La mouvance de Marc Ravalomanana et celle d’Andry Rajoelina se regardent toujours en chiens de faïence. La première apporte son soutien aux tenants actuels du pouvoir, la seconde a pris comme une trahison politique le fait de ne pas lui avoir accordé le poste de Premier ministre. Malgré cela, Hery Rajaonarimampianina n’a pas fermé la porte au Mapar dans son gouvernement mais il a pris les éléments qui appuient sa politique d’ouverture et de recherche d’apaisement. La création du parti HVM n’a pas conforté l’ouverture politique mais a plutôt fermé les portes du pouvoir. La naissance de l’alliance républicaine qui regroupe les partis influents pendant la transition autour du Mapar marque le fossé qui existe désormais. En effet, aucun des alliés politiques du Mapar n’est représenté au sein des institutions de la république. Le ministre du VPM/MMM a perdu sa place au gouvernement. L’approche des élections communales augmente en ce moment l’esprit de compétition électorale. Le rêve de chaque parti est de gagner les communales pour prouver sa force politique. Mais quoi qu’il en soit, le président de la République tient à se mettre au dessus de la mêlée politique. Il croit à la démocratie et aux possibilités de rassemblement politique offertes par le processus de réconciliation nationale. Son but est que tous puissent apporter leur contribution au développement du pays.
Zo Rakotoseheno