Le public n‘en revient pas ! Marc Ravalomanana n’a toujours pas le droit de s’exprimer. Le vice-président de la FJKM est interdit de parole même dans les lieux cultuels où l’on n’apporte que la bonne parole. Ainsi, à la cérémonie de clôture du Congrès de « l’école du dimanche » FJKM à Ambositra, il n’a pas été autorisé à intervenir. Une prise de parole de sa part serait interprétée comme une action politique. Le lendemain, même condition au temple FJKM Kamafa à Antsirabe où il est venu prier. Néanmoins depuis qu’il est de retour d’exil après avoir passé six ans en Afrique du Sud, l’ancien président de la République qui a réussi à revenir au pays par ses propres moyens est moins embrigadé par les forces de l’ordre que pendant les premiers six mois de son arrivée. Si sa liberté de circulation a été nulle au début, les conditions de sa « résidence surveillée » ont apparemment été améliorées. Marc Ravalomanana, comme tout citoyen normal, a obtenu le droit de circuler.
Et les libertés fondamentales…
Toujours est-il que ses partisans qui l’ont attendu impatiemment rentreront bredouilles et dans la déception au Magro Avaratsena d’ Antsirabe samedi. Marc Ravalomanana qui avait annoncé qu’il sera Antsirabe le week-end pour clôturer définitivement les meetings du Magro comme il a fait à Magro Behoririka, n’a pas été autorisé à rencontrer ses militants de base. La conséquence ne s’est pas fait attendre. Les habitués du Magro Avaratsena n’arrêteront leurs meetings et leurs manifestations que lorsque Marc Ravalomanana sera devant eux, sur cette place historique où l’on n’a jamais cessé de réclamer son retour au pays. La question est de savoir pourquoi ce citoyen de retour dans ce pays est-il si craint par les autorités ? Le président de la République ne le considère pas comme un ennemi sinon le gouvernement n’aurait pas ouvert sa porte à deux membres du Tim ? Il est vrai que sur le plan politique, le retour de Marc Ravalomanana a causé des changements qui remettent en cause les rapports de force politique. Le TIM qui a longtemps fait profil bas réapparaît avec une vigueur nouvelle en annonçant ses ambitions d’investir l’ensemble du pays de ses candidats aux prochaines communales. La bataille électorale est loin d’être gagnée d’avance mais les adversaires politiques ne cachent pas leur panique devant la renaissance. Mais d’après les observateurs, ce n’est pas en faisant de Marc Ravalomanana un martyr à travers les interdictions de parole qu’on lui impose, en contradiction avec les libertés fondamentales stipulées par la Constitution, que sa popularité diminuera auprès du public. Une matière à réflexion.
Zo Rakotoseheno