Les assises nationales du FFKM débutent demain dans une atmosphère de suspens. En effet, les chefs d’église n’ont pas ménagé leur temps et leur énergie pour persuader les chefs d’Etat défaillants au sommet des cinq à participer aux assises. Leur rencontre avec Marc Ravalomanana a été largement médiatisée mais on ne sait encore si l’ancien exilé d’Afrique du Sud, placé en résidence fixe et qui n’est toujours pas libre comme un citoyen normal, acceptera de venir même si la réconciliation nationale fait partie de ses aspirations profondes. Il s’est désisté du processus pour attirer l’attention sur les restrictions de liberté de circulation et d’expression qu’on lui impose.
Atmosphère de suspense
Les motifs de désistement d’ Andry Rajoelina et du Pr Zafy Albert sont différents. Ils ont quitté le sommet des cinq à cause de divergences et posent des conditions bien précises pour leur retour à la table ronde. Le premier veut le respect de la Constitution, en particulier l’article 54 dont l’interprétation semble avoir creusé le fossé qui le sépare de Hery Rajaonarimampianina. Le second demande le remplacement du FFM, une institution prévue par la Constitution, par le Conseil de réconciliation nationale dont il est le promoteur. Il est peu probable, à moins que le FFKM ait été vraiment efficace pour les convaincre de revenir. Ces deux anciens chefs d’Etat gagneraient en effet en assistant aux assises nationales à développer leur point de vue devant la nation. Les deux mille participants attendus par le FFKM issus des quatre coins de Madagascar constituent une intéressante représentativité nationale. Les lacunes de la Constitution y seront examinées. Les recommandations de ses assises nationales sur la réconciliation nationale dans lesquelles le président de la République participe, devraient avoir beaucoup de considération et connaître un sort différent des résolutions de milliers de réunions et d’assises sur tous les plans rangés aux oubliettes de l’histoire. Quant à Didier Ratsiraka, il donne l’impression d’être le plus tranquille du sommet des cinq. Il est d’ailleurs celui qui a cru le plus à l’utilité de ce sommet. En déplacement à l’étranger, sera-t-il demain au rendez-vous des assises ? Quoi qu’il en soit, le processus continue sans que la foi au succès de son organisateur, le FFKM, ait diminué. Le président de la République pour sa part est de retour au pays, après avoir renforcé la coopération Sud-Sud à Djakarta, en particulier avec l’Indonésie où une ligne aérienne entre les deux capitales est en gestation. Une Ambassade malgache est envisagée dans cette optique de rapprochement. Hery Rajaonarimampianina n’a jamais voulu décider du cas de Marc Ravalomanana tout seul. Il s’en est toujours remis au processus de réconciliation nationale. Autant dire que les assises nationales promettent de régler bien des problèmes. Mais seront-ils tous présents pour en discuter, se pardonner et proposer des solutions idoines ? Suspense !
Zo Rakotoseheno
