Le FFKM a bouclé la boucle avec le sentiment du devoir accompli en tant que facilitateur. Les trois chefs d’Etat, deux anciens et l’actuel ont signé hier les résolutions qui ont clôturé les Assises nationales de la réconciliation. Pour rappel, le FFKM a voulu prendre en main la réconciliation depuis la période de Transition. On se rappelle qu’il a voulu commencer ses actions avec le sommet des Chefs d’Etat successifs. Il a organisé des sommets des quatre : Didier Ratsiraka, Zafy Albert, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina qui n’ont rien donné au final faute de bonne volonté. Il a fallu le grand intérêt porté par le président Hery Rajaonarimampianina à la réconciliation nationale sans laquelle il n’ y a pas de développement pour que le processus reprenne avec le sommet des cinq. Mais après deux sommets qui ont nourri l’espoir d’une réconciliation entre les dirigeants, les suivants n’ont plus été aussi significatifs. Les retraits de Andry Rajoelina et du Pr Zafy Albert des réunions des cinq ont discrédité quelque peu la démarche du FFKM. Leur retour autour de la table a toujours été sollicité par le FFKM et les autres participants. Ils ne sont pas revenus et ont brillé par leur absence aux Assises nationales.
Légitimité renforcée
Mais le processus est enclenché. Aux Assises régionales ont succédé celles nationales qui ont livré des résolutions bouleversantes certes, pour la quatrième république, mais respectueuses des aspirations de la population. La refondation est en marche pour une rupture avec le passé qui a multiplié les crises politique et économique. Détruire pour reconstruire, Hery Rajaonarimampianina a su depuis son discours d’investiture qu’il pourrait si nécessaire en arriver là pour assurer un meilleur avenir à la nation malgache. Les résolutions des Assises nationales lui offrent maintenant la marge de manœuvre pour agir en faveur de l’intérêt général. Les Assises nationales n’ont épargné comme Institution que la présidence de la République. Celle qui garantit la force exécutoire. Toutes les autres Institutions, obsolètes ou pas, sont menacées de dissolution. La Constitution pourrait changer complètement. Une assemblée constituante est prévue pour deux ans. Les électeurs devront choisir entre les Constitutions proposées : unitaire, fédérale, monarchique soutenues par les Assises nationales. Des députés ne sont guère favorables à l’idée de dissoudre l’Assemblée. Le président de la République peut y recourir pour se donner une nouvelle majorité. Les députés Mapar sont les plus affectés par les résolutions des Assises qui ne bénéficient à leurs yeux qu’à Marc Ravalomanana qu’ils considèrent toujours comme leur ennemi politique. On comprend dès lors leur absence au processus de réconciliation nationale. Quoi qu’il en soit, les Assises nationales dont la représentativité des membres issus des différentes régions est difficilement contestable ont renforcé la légitimité du pouvoir. Aussi comme au rugby, le président de la République, Hery Rajaonarimampianina, ne devrait-il pas perdre du temps pour transformer l’essai.
Zo Rakotoseheno