
Ambiance de fin de classe plus que de rentrée ce jour à Tsimbazaza. Une atmosphère de fin de règne pourrait également être de mise du côté de Mahazoarivo.
Au lendemain des Assises nationales qui comptent parmi leurs résolutions, la dissolution des Institutions – à l’exception du président de la République – de l’Etat, c’est la panique dans les rangs de nombreux députés et membres du gouvernement. Tout particulièrement parmi les spécialistes du retournement de veste qui risquent cette fois-ci d’être emportés par le vent qui commence à tourner. D’où la levée de boucliers de ceux qui avaient pourtant acclamé samedi au CCI Ivato les résolutions des Assises nationales. De crainte d’être « very seza », plusieurs députés et ministres s’activent pour torpiller l’éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement Ravelonarivo.
Olomboavidy. Montant au créneau, Jean Max Rakotomamonjy de qualifier d’« anticonstitutionnelle », une éventuelle dissolution de la Chambre basse, alors que cela fait partie des pouvoirs dévolus au président de la République par la Constitution. En fait, bon nombre de députés ne sont pas sûrs d’être réélus en cas de nouvelles législatives puisqu’ils n’ont pensé qu’à leurs intérêts durant leur première année de mandat. Certains se sont même comportés plus en « olomboavidy » qu’en « olomboafidy ». Ils ont même peu de chances de siéger dans la future Assemblée constituante.
Applaudimètre. De leur côté, plus d’un ministre craignent également de ne pas être reconduits dans la prochaine équipe gouvernementale. Surtout ceux qui n’ont rien fait durant ces 3 premiers mois ou qui ont été à l’origine de grèves ou mouvements sociaux. Même les ministres HVM ne sont pas à l’abri de la vague de limogeages qui se profile à l’horizon. Leur appartenance au parti au pouvoir ne constitue plus une garantie pour leur maintien au poste. Et ce, dans la mesure où la formation d’un nouveau gouvernement d’« ouverture » et/ou de « réconciliation nationale » (c’est selon) n’est pas à écarter avec l’entrée dans le processus des anciens présidents Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka dont l’aura pouvait se mesurer à l’applaudimètre au CCI Ivato où ils ont eu tour à tour à un véritable « standing ovation » de la part de l’assistance.
Militaire. En ce qui le concerne, le Premier ministre, le Général Jean Ravelonarivo, est prêt, en sa qualité de militaire, à se conformer aux directives de son patron. En l’occurrence, le président de la République et non moins chef suprême des forces armées. En clair, il est disposé à « démissionner » ou à « être démissionné » comme son prédécesseur, si le maître d’Iavoloha veut mettre fin à son bail à peine entamé à Mahazoarivo. Ce sera à la fois se soumettre et se démettre.
Davis R