
Les demandes en énergie ne cessent de s’accroître à Madagascar. Ainsi, «les énergies, c’est maintenant», affirment ceux du secteur privé.
A l’heure actuelle, 18 millions de Malgaches n’ont pas encore accès à l’énergie, à l’électricité pour être précis. En d’autres termes, le taux d’accès à l’électricité au niveau national est encore très faible, soit seulement 14,3 % de la population malgache. Et c’est encore pire dans le milieu rural car ceux qui ont en accès n’atteignent même pas les 5 % des populations. C’est selon le dernier rapport de la Banque Mondiale, en 2014. Ainsi, pour la plupart des Malgaches, avoir accès à l’électricité demeure un luxe, même à l’heure actuelle où la technologie connaît une forte avancée. Et la quasi-inexistence de concurrence au niveau de la production d’énergie constitue l’un des facteurs principaux à ce difficile accès à l’électricité à Madagascar. En fait, la production demeure monopolisée par une seule institution publique, au niveau national. Or, personne n’est pas sans savoir que l’accès à l’énergie conditionne la croissance économique du pays. Par ailleurs, les énergies que fournissent celle-ci ne suffisent plus à satisfaire les besoins des Malgaches. Résultats: des délestages qui perdurent.
Franc jeu. Encourager le basculement vers les énergies renouvelables peut ainsi constituer une solution abordable et durable à cette difficulté d’accès à l’énergie à Madagascar. « Il suffirait seulement de recouvrir des panneaux solaires 4 % du désert du Sahara pour alimenter en énergie le monde entier », a confié Bruno Cohen, PDG de la Société Fournisseur d’Energies Renouvelables (SFER), hier, lors d’une conférence de presse, à l’Hôtel Colbert Antaninarenina. Ainsi, pour lui, l’heure est aux énergies renouvelables pour la Grande Ile. «Nous avons toutes les réponses immédiates pour remédier à ce problème d’accès à l’électricité à Madagascar, ou au moins de permettre à chaque foyer à avoir de l’électricité en fonction de leur besoin. Mais pour ce faire, l’Etat, par le biais des autorités décentralisées, devrait permettre l’existence d’un climat favorable aux secteurs privés et ainsi de jouer franc jeu quant à la commercialisation de ces types d’énergies. Toutefois, nous sommes également conscients que c’est une question de volonté politique», rajoute-t-il. Avant de dire «qu’à l’heure actuelle, il ne devrait plus être acceptable de voir des femmes qui accouchent dans le noir, surtout dans les milieux ruraux».
100 000W. Le faible pouvoir d’achat des Malgaches, le stockage et le transport constituent également un obstacle pour la vulgarisation de ces énergies renouvelables à Madagascar. Ainsi, la SFER, grâce à son projet Freesolar, met en avant des matériels simples permettant de fournir de l’électricité de 600 à 15 000W et plus à tous les Malgaches. «Installer, brancher, des mouvements simples suffisent pour avoir de l’électricité», poursuit Bruno Cohen. Ainsi, il suffit d’acheter ces produits à des prix compétitifs, et ce sera la SFER qui se chargera de leur installation et pourquoi pas de leur maintenance. « Et l’on apprend également à nos clients à économiser leur électricité ou de rechercher des financements », ajoute pour sa part Liva Randriamboavonjy, DG de la SFER. Cette société a été présente sur la Grande île depuis plus de deux ans et fournit déjà plus de 100 000W pour quelques stations, notamment à Fianarantsoa, à Sava, Antsirabe, Tuléar… Elle sera également présente à la Foire Internationale de Madagascar (FIM) du 7 au 10 mai. Elle y présentera deux stands dont l’un concerne la micro énergie (FreeSolar), et l’autre, la SFER.
Arnaud R.