C’est la panique ! L’Assemblée nationale, par la voix de quelques députés, de membres du bureau permanent et son président, est la seule institution à fortement réagir contre la résolution des Assises nationales, qui propose la dissolution de toutes les institutions à l’exception de la présidence de la République. Le discours d’ouverture du Président de l’Assemblée nationale pour la session ordinaire a été marqué hier par l’opposition à l’éventualité de mettre en place une Assemblée constituante. Les députés sont des élus, gardiens de la République. Ce serait de la traîtrise envers le peuple que de les écarter au profit de membres nommés. Les députés Mapar sont les plus paniqués car ils acceptent la dissolution de toutes les institutions sans exception, la présidence de la République incluse.
A l’heure de l’introspection
Aucune autre institution n’a pris autant à cœur les résolutions. La suppression de la CENI-T a été demandée publiquement par un ancien président de la République aux Assises. Mais cette institution de la Transition qui s’estime encore nécessaire pour la tenue des communales n’a pas manifesté de réaction hostile aux résolutions des Assises. Plutôt pragmatique, elle propose un prolongement du délai de dépôt de candidatures pour que les participants aux Assises qui envisagent de déposer leur candidature puissent se présenter. Le FFM (Conseil de réconciliation malgache) a aussi été pointé du doigt aux Assises. Il pourrait être dissous. Il pourrait être recomposé. Mais les membres de l’institution ne se sont pas dressés comme certains députés de l’Assemblée pour contrer la résolution. Aurait-on oublié que les résolutions ne sont que des propositions ? Le Président de la République a toute latitude pour les appliquer ou non. Mais tout changement, toute décision, doivent être mûrement réfléchis. Le président de la République est connu pour sa prudence, son intelligence et son sens des réalités. Il n’agira que dans l’intérêt du plus grand nombre et de la nation. Après les Assises, le moment est devenu sans doute favorable à l’introspection pour les institutions qui existent déjà. L’Assemblée nationale, le gouvernement, la Haute Cour Constitutionnelle, le CMDN, la Ceni-T, le FFM, doivent se regarder dans une glace et faire leur propre bilan. Quels sont leurs résultats répondant aux attentes de la population ? Leur sort en dépend. Quoi qu’il en soit, le président de la République connaît les forces et les faiblesses de toutes les institutions. Les Assises nationales du FFKM lui ont remis des résolutions qui l’aideront et qui lui permettront d’apprécier et de comprendre davantage la situation dans le cadre du processus de réconciliation nationale. Investi de la confiance des Assises, le président de la République devra maintenant appliquer les mesures selon l’ordre de priorité qu’il leur accorde. Il a maintenant plus de marge de manoeuvre dans la mise en place du « Madagascar de l’excellence» qu’il a nourri de ses vœux depuis son investiture.
Zo Rakotoseheno