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mercredi, novembre 5, 2025
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Théâtre : Une voix et une Kora d’après un texte de Daniel Keene à l’IFM

ThéâtreUne fois n’est pas coutume. C’est un grand auteur contemporain que les amateurs de théâtre vont pouvoir découvrir, vendredi prochain, grâce à l’équipe de Nicolas Givran.

Ce que l’on va pouvoir apprécier, ce vendredi à l’IFM, sort des sentiers battus du théâtre traditionnel que l’on a l’habitude de voir. Le montage de  l’équipe de comédiens dirigée par le Réunionnais Nicolas Givran est original car il s’agit de la présentation d’un texte d’un grand auteur contemporain australien. La forme adoptée est celle de la déclamation sur un fond de musique joué avec une Kora.  Il s’agit d’extraits de « pièces courtes »  de ce dramaturge australien.

Un des grands auteurs de théâtre contemporain. Qui est Daniel Keene ? Né en 1955 à Melbourne, il écrit pour le théâtre, le cinéma, la radio et la télévision depuis 1979.  Sa première comédie musicale « Cho cho San » utilisant marionnettes, danse et un mélange de musique alliant opéra jazz et blues, attire l’attention du public sur ses pièces. Son œuvre comprend de nombreuses pièces longues ainsi qu’une quarantaine de pièces courtes. Ces dernières sont jouées dans les villes du monde entier. Depuis 1999, elles sont présentées dans les pays francophones et y connaissent un grand succès. Daniel Keene est donc considéré comme l’un des grands auteurs du théâtre contemporain.

Un monologue sans titre. Le texte qui va déclamer vendredi est un « monologue sans titre ». Comme nous le disions plus haut, il est extrait de « pièces courtes ». Il donne à entendre la voix de Mathew, un jeune homme qui a quitté le domicile familial afin de chercher un emploi et qui, depuis la chambre de son foyer, écrit à un père qui ne répondra jamais. Le texte est structuré par une écriture où  s’entrecroisent trois univers permettant de découvrir autant de facettes et de voix d’un même personnage. On y trouve des séquences « lettre » dans lesquelles le jeune homme fait état de la précarité de sa situation et de sa douleur face au mutisme de son père, des séquences « récit » qui relatent sa rencontre dans un bar de nuit avec une femme, et dans lesquelles plane l’ombre d’une tentative d’agression sexuelle, des séquences « viol » où s’expriment toute la fureur et la souffrance de ce personnage incapable de se connecter aux autres.

Un très beau travail de Nicolas Givran.  Sur le principe d’un aller-retour permanent entre voix et univers musical, entre état du personnage et pulsation sonore, l’écriture sonore répond ainsi à l’écriture textuelle comme un sous-texte, un écho aux non dits, en évitant toute redondance. De la même manière, la mise en lumière et la mise en images renforcent les remous émotionnels du personnage et ponctuent avec force le récit et la progression dramaturgique du récit.

Patrice RABE

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