Le bras de fer continue entre les principaux protagonistes de cette « crise ».
L’affaire Air Madagascar prend une nouvelle tournure. En effet, toute une armada de syndicalistes vient de former une alliance pour soutenir l’intersyndicale de la Compagnie nationale aérienne dans son mouvement contre la mauvaise gestion au sein de leur société. Faut-il rappeler qu’en début de semaine, le personnel d’Air Madagascar a réclamé la démission du ministre Ulrich Andriantiana, du Président du Conseil d’Administration d’Air Mad et non moins Directeur de Cabinet de la Présidence de la République, Henry Rabary-Njaka, du DG de ladite compagnie aérienne, Haja Raelison, et du DG de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM), James Andrianalisoa. Les employés reprochent à ces derniers d’être à l’origine de la mauvaise gestion financière et de la politisation de l’Administration, mais aussi et surtout de donner une image négative à l’Air Mad par les détournements répétés de vols commerciaux au profit des dirigeants actuels et de leurs proches. Les syndicalistes membres de cette nouvelle alliance ont donc décidé de soutenir le personnel d’Air Madagascar en vue de défendre les intérêts de la Nation et la souveraineté nationale, mais aussi et surtout pour dire « non aux gabegies au niveau de l’Administration ».
Monopole. Aussi, mercredi dernier, un appel a-t-il été lancé à l’endroit des dirigeants actuels afin de mettre fin au monopole de la gestion des sociétés d’Etat. Les syndicalistes exhortent également le respect de la Convention internationale n°144 régissant le secteur Travail, le respect des droits syndicaux, ainsi qu’une prise en considération des diplômés malgaches qui semblent être complètement ignorés par les tenants du régime. Une allusion certainement au traitement de faveur dont bénéficieraient les équipages étrangers Jetways. En tout cas, la mise en place de cette alliance constitue une riposte des syndicalistes malgaches au ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie, Ulrich Andriantiana, qui, au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue mardi dernier, a fait preuve de fermeté vis-à-vis de ceux qui prévoient de semer les troubles au niveau de la compagnie nationale aérienne.
Représailles. Mis à part les syndicats du personnel au sein de l’ADEMA, et de l’Air Mad, la JIRAMA, les Services des Domaines, d’Inspection du Travail, le SYGMMA, le Syndicat des Grands corps de l’Etat, le FISEMARE et le SRV sont également représentés au sein de ce « Front-uni pour la défense des intérêts des sociétés d’Etat ». Il convient de noter cependant que plusieurs membres des différents syndicats au niveau des services publics ont décidé de faire faux bond au dernier moment et d’annuler leur participation. « Par peur de représailles », a-t-on indiqué. De nombreux autres syndicalistes ont confirmé leur détermination à aller jusqu’au bout de leur revendication, malgré les menaces de limogeage et les intimidations de tout genre. Pourtant, pour l’heure, aucune information sur la suite du mouvement n’a été divulguée. Quoiqu’il en soit, le bras de fer continue entre les principaux concernés. Histoire à suivre.
Davis R



