- Publicité -
lundi, juillet 7, 2025
AccueilSociétéInsécurité alimentaire dans le Sud : « On veut juste de l’eau,...

Insécurité alimentaire dans le Sud : « On veut juste de l’eau, et le reste suivra », insistent les femmes de Sampona

Soloaze est, à 20 ans déjà mère de 3 enfants.
Soloaze est, à 20 ans déjà mère de 3 enfants.

A Tanandava comme à Sampona, deux communes proches d’Amboasary Sud, la situation de faible accès à l’eau et de difficulté alimentaire est palpable. La population, à défaut de pouvoir acheter un bidon d’eau à Ar 800, parcourt 22 km de marche pour puiser l’eau dans la rivière Mandrare où le niveau de l’eau est bien bas. Heureusement, les actions des partenaires comme le PAM permettent d’alléger leur quotidien. 

Tanandava, à quelques dizaines de kilomètres d’Amboasary. L’arrivée sur place, hier, de l’ambassadeur du Japon et la délégation du PAM (Programme Alimentaire Mondial) et de l’UNICEF (fonds des Nations Unies pour l’Enfance) est un véritable événement. Ici, les populations sont fortement affectées par le manque de précipitations qui a causé des pertes des récoltes. Cette commune rurale cernée au milieu des plantations de sisal d’Amboasary, a bien du mal à gérer les impacts du climat, désespérément sec ces derniers mois. Ce n’est pas une nouveauté dans cette localité, mais depuis le début de l’année, la situation a été particulièrement éprouvante. Les prix des denrées alimentaires, hors de portée pour cette population extrêmement pauvre, font souvent défaut dans les ménages. Leurs plants de manioc, à nouveau bien visibles un peu partout autour des communes, dépendent désormais des prochaines pluies, hypothétiques.  « On a du mal à trouver de la nourriture. Les rations distribuées par le PAM nous permettent de mieux nous nourrir », confie la jeune maman du petit Bonnechance Fredo, venue pour une vérification de l’état nutritionnel de son fils. Le petit ne figure pas parmi les enfants malnutris. Son périmètre brachial indique une bande verte, mais à un millimètre de la limite de la bande jaune. Sa mère reçoit une ration mensuelle de 6 kg de « supercereal », une farine enrichie à base de maïs et de soja, et un demi-litre d’huile fortifiée en vitamine A. Dans cette commune, en effet, les enfants de moins de 2 ans sont dépistés régulièrement de la malnutrition et chaque mois, lors de la distribution des rations de « supercereal » et d’huile fortifiée, leur statut nutritionnel est systématiquement évalué.

Cette démarche du PAM fait partie de la prévention de la malnutrition, afin que le statut nutritionnel des enfants et des enceintes ainsi que des femmes allaitantes ne se détériore pas, tout en réduisant la malnutrition aiguë durant la période de soudure. Selon l’évaluation approfondie de la situation alimentaire et nutritionnelle dans le Sud, 579 000 personnes de 7 districts, à savoir, Amboasary, Ambovombe, Tsihombe, Bekily, Beloha, Ampanihy et Betioky, sont considérées en insécurité alimentaire sévère.      

De l’eau et rien d’autre ! A Sampona, également, les populations se plaignent du manque d’eau et de nourriture. « Nos enfants ne sont pas malades, mais à force de ne manger que du manioc, ils sont faibles. C’est pour cela que je suis ici, pour que mon bébé soit suivi », explique Soloaze, jeune mère de 20 ans, venue pour sa petite fille Mbeovara, 14 mois. L’enfant, visiblement malnutri, ne pèse que 6 kg. Il recevra au CSB (centre de santé de base) du « plumpy nut », un aliment thérapeutique qui lui permettra de prendre du poids rapidement.

Ici aussi, les populations, notamment les femmes, marchent sur plus de 20km pour puiser de l’eau dans le Mandrare. Comme les autres femmes du village, Soloaze est lassée par cette situation, mais elle tient à montrer sa détermination. « On veut juste de l’eau. Avec uniquement l’eau à notre portée, nous n’aurons plus besoin de demander quoi que ce soit. Nous serons propres, nous aurons de quoi manger, de quoi vivre et envoyer nos enfants à l’école. La seule chose qu’on veut, c’est que les gens d’en haut nous fassent parvenir l’eau jusqu’ici. Rien d’autre. Avec seulement ça, le reste suivra tout seul », conclut-elle…

Hanitra R.

Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser