
On assiste, ces derniers mois, à une recrudescence du paludisme à Madagascar, dans quelques régions, notamment l’Atsimo-Andrefana, le Bongolava, le Menabe, l’Atsimo-Atsinanana et la région Analamanga.
La recrudescence du paludisme a été confirmée dans 47 communes de 21 districts de Madagascar. Dans la région Atsimo-Andrefana, plus particulièrement, quatre « fokontany » du district de Toliara II, dont Ankaraobato dans la commune rurale de Milenaky, ainsi qu’à Ankilimalinika, au Nord de Toliara, et dans la commune de Miary Lamatihy (district de Sakaraha) parmi les plus touchés, la situation était jugée préoccupante. D’après les responsables du ministère de la Santé publique, qui viennent d’effectuer une descente sur le terrain, ces localités totalisent 59 décès dus au paludisme depuis le mois de janvier à la mi-mai 2015. « Ici, comme dans les autres régions où le paludisme fait des morts, les décès sont dus au retard de la prise en charge des malades en raison de l’éloignement, à la fermeture ou l’inexistence de formations sanitaires, et aux us et coutumes qui amènent les gens à consulter d’abord des guérisseurs, avant de recourir aux services des professionnels de santé, mais les cas ont eu le temps de s’aggraver », explique le Dr Arsène Ratsimbasoa, directeur de la lutte contre le paludisme. Face à cette situation de recrudescence, une série de sensibilisations sur l’importance de l’utilisation des moustiquaires, a été menée auprès des populations des zones les plus touchées. Quelque 20 000 moustiquaires à imprégnation durable (MID) ont ainsi été distribuées. De même, 12 000 doses de médicaments ACT (une association médicamenteuse à base d’artémisinine) et 18 700 kits de TDR (test de diagnostic rapide), ont été acheminés vers Toliara II et à Sakaraha.
Ambato. Dans la région Analamanga, une tendance à la recrudescence du paludisme a également été également constatée dans la localité d’Ambohidratrimo. La localité d’Ambato a été particulièrement touchée. Une campagne d’aspersion intra-domiciliaire a été récemment effectuée dans la zone, afin de l’endiguer. Une démarche assortie d’un dispositif de suivi de l’évolution de la situation.
Les médicaments pour traiter le paludisme et les autres intrants sanitaires nécessaires, qui ont connu ces derniers mois, une période de rupture de stock dans certaines localités, devront bientôt être disponibles en quantité suffisante, assure le directeur de la lutte contre le paludisme. En effet, ces épisodes de rupture étaient liés à un problème de répartition et de distribution assure la direction de la lutte contre le paludisme. « Plus de 1 663 000 de doses d’ACT et plus de 4 337 000 de TDR sont attendus pour le début du mois de juin 2015 », précise alors le directeur de la lutte contre le paludisme. La question sera probablement encore au centre des attentions, très prochainement, avec, d’une part, la tenue de la semaine de rencontre à Mahajanga à partir de demain et à laquelle participeront les conférenciers internationaux, et d’autre part, la célébration, jeudi prochain 28 mai, de la journée internationale de lutte contre le paludisme.
Hanitra R.