Un des premiers grands dossiers prioritaires que le nouveau président de la République Hery Rajaonarimampianina aura à gérer sera probablement les prix pétroliers dont l’enjeu sur l’économie est primordial.
L’ancien ministre des Finances, devenu officiellement premier président de la quatrième République sait probablement que le blocage des prix pétroliers décidés pour éviter une inflation durant la délicate période transitoire a fortement grevé les finances de l’Etat à cause des milliards d’ariary versés aux compagnies pétrolières pour compenser les pertes qu’elles ont enregistrées en vendant les carburants à moindre prix par rapport à la réalité. Il reste à savoir si le nouveau ministre des Finances qu’il nommera trouvera la meilleure solution pour éviter que les caisses de l’Etat se vident.
Marché libre. Mais pour les opérateurs du secteur pétrolier, la solution est simple : le retour au marché libre. « Seule la libéralisation du marché pétrolier permettra de débloquer la situation » a déclaré, Rakotozafy Jean Martin, Président du Groupement des Gérants Libres des Stations-Service. Un argument partagé d’ailleurs par l’ensemble des opérateurs pétroliers qui, depuis 2011 ont toujours milité pour l’application de la vérité des prix. Un principe libéral dont la première conséquence est évidemment la hausse des pétroliers. Mais sur ce point, on rappelle que les pétroliers ont toujours proposé une hausse par pallier pour éviter une brusque inflation. Le nouveau régime qui va se mettre en place pourrait également opté pour une réduction des taxes pétrolières pour éviter une hausse très importante des prix pétroliers. Car ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que dans la structure des prix à la pompe, les taxes prennent une part exagérée.
Test de crédibilité. Dans tous les cas, le nouveau régime de Hery Rajaonarimampianina sera forcément obligé d’accepter ce retour à la vérité des prix. C’est en effet, une des conditions qui seront exigées par les bailleurs de fonds pour le retour des financements. Et celui qui a géré les finances de l’Etat pendant une bonne partie de la Transition sait probablement que pour le moment, l’économie malgache ne peut décoller sans les bailleurs de fonds traditionnels. Et sa capacité de négociation avec les partenaires financiers internationaux sera un des premiers tests de crédibilité pour lui.
R.Edmond