Marc Ravalomanana a tenu hier à clarifier sa position devant le bras de fer entre deux institutions, l’Assemblée nationale et le Président de la République. « Je ne suis pas derrière » l’action des députés a-t-il déclaré en conférence de presse. Il maintient les propos qu’il a lancés au Congrès national du parti TIM et qui se résument en recherche de l’apaisement et de la stabilité, nécessaire pour le développement économique. Il n’est favorable ni à la requête en déchéance contre le président de la République ni à la dissolution de l’Assemblée que craignent les députés. Il estime qu’il est mieux de résoudre le différend qui existe entre les deux institutions par « un pacte de stabilité ».
Pas de double jeu politique
L’ancien exilé d’Afrique du Sud, devenu aujourd’hui citoyen libre à part entière a été soupçonné dans l’opinion de faire du double jeu politique et d’user d’un double langage. En effet, tout le monde a remarqué que les députés TIM ont voté en faveur de la déchéance du Président de la République et étaient en première ligne pour déposer la requête auprès de la Haute Cour Constitutionnelle. Les relations entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina pourtant se sont grandement améliorées depuis les Assises nationales dont les deux sont signataires des résolutions. Marc Ravalomanana n’aurait cependant pas empêché les députés TIM de se joindre au mouvement contre le président de la République à l’initiative surtout de l’Alliance d’Ambodivona. Les bruits qui circulaient ont même affirmé sa complicité dans l’affaire dans le dessein d’arriver au plus vite à une élection présidentielle. Mais finalement, rien de tout cela n’est vrai. Marc Ravalomanana, a expliqué que la peur de la dissolution a poussé les députés à la solidarité corporative pour déposer cette requête. En effet, même des députés HVM censés être dans le camp du président de la République ont signé la requête en déchéance contre ce dernier. Marc Ravalomanana déplore la dégradation des rapports entre les deux institutions de l’Etat. Partisan du « ni…ni » … , ni la déchéance, ni la dissolution, il souhaite le rapprochement à travers un pacte de stabilité entre l’Assemblée nationale et le président de la République. Mais malgré cette position de neutralité affichée, on ne sait encore quelle décision la Haute Cour Constitutionnelle prononcera. Se déclarera -t-elle incompétente comme soutiennent de nombreux juristes ? Ou bien penchera-t-elle en faveur de la déchéance qui sera lourde de conséquences néfastes pour la nation et son avenir ? Le pays est-il prêt pour traverser une nouvelle crise politique ? Beaucoup de questions taraudent les esprits en attendant le verdict de la HCC.
Zo Rakotoseheno