L’inauguration des « hôpitaux manara-penitra » met la problématique de la santé au cœur des préoccupations. Mais les réalités montrent que la santé est encore un défi utopique pour Madagascar.
La santé est plus que jamais au cœur des préoccupations. En ville, à Antananarivo, à cause des ordures qui envahissent toute la ville et qui entraînent des maladies liées à l’insalubrité telles que les diarrhées et autres, et dans les régions en cette période de pluie et de cyclone, où les inondations noient les villages. Dans les campagnes, la santé est presque un défi. Car malgré la gratuité des services dans les centres de santé et des formations sanitaires, l’accès aux services de la santé est un luxe. D’abord parce que même si les consultations sont gratuites, le coût des médicaments ne l’est pas. Et à quelques dizaines de la ville d’Antananarivo, trouver 500 ar est déjà très difficile. Ainsi, à cause de ce coût des médicaments, les populations traînent des pieds pour aller chez le médecin, quitte à mettre en danger leur santé. Une mère de famille en témoigne alors : « Nous négocions avec le médecin, qui nous laisse payer petit à petit, parfois en 2 voire 3 échéances ». Elle parle là d’un service facturé à 4 500 ar.
Infrastructures. Car en matière de santé, il faut prendre le problème dans son ensemble. A Madagascar, les infrastructures sont telles que rejoindre une formation sanitaire est un vrai parcours du combattant. Dans les localités reculées, il faut même attendre le jour du marché pour avoir l’opportunité de voir un paramédical (souvent un infirmier ou une sage-femme), les médecins n’étant pas assez motivés pour travailler dans ces localités perdues. Il est donc normal, voire légitime, que ces populations se tournent vers la médecine traditionnelle, plus à la portée de la bourse de tout le monde, et géographiquement plus accessible.
La santé est un grand défi à relever pour Madagascar. Outre l’amélioration des services des agents de santé, il faut aussi prendre en compte les infrastructures routières, résoudre les problèmes d’insécurité, et bien sûr améliorer le revenu de chaque citoyen.
Anjara Rasoanaivo