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jeudi, juillet 10, 2025
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Palliatifs de crise

On parle beaucoup de corruption dans l’opinion publique pour en arriver à cette requête en déchéance du Président de la République. Certains articles de presse invoquent des sommes faramineuses, 80 milliards d’Ariary entre autres, pour atteindre l’objectif de destitution du chef de l’Etat et pour placer un candidat aux prochaines élections présidentielles prévues dans les soixante jours si tout marche.  Quel crédit accorder à ce genre d’information ? Le pouvoir de l’argent est-il vraiment à l’origine de cette situation qui oppose deux institutions de l’Etat, l’Assemblée nationale et le Président de la République ? On ne sait pour le moment. Mais voilà des questions qui interpellent en priorité le Bianco et le Samifin. Quoi qu’il en soit, dans les esprits, les politiciens et la corruption ne font qu’un. C’est une des graves raisons qui explique pourquoi le pays recule ou fait du surplace et n’avance pas réellement vers la sortie de crise.

Palliatifs de crise

Toujours est-il que les yeux sont rivés sur la Haute Cour Constitutionnelle.  Cette institution a reçu le mémoire en défense du président de la République. C’est dans l’impatience que le public attend sa décision. Il est clair que la guerre entre les élus de la nation, même si elle était prévisible, comme certains l’affirment, ne peut qu’entraîner des dégâts dont la facture sera énorme. Les gens commencent à craindre que la décision de la HCC ne satisfasse tout le monde. D’ailleurs si le président de la République gagne, les députés ne seront pas contents. Comme  la démocratie n’est pas encore vraiment dans la culture de tous les politiciens pour qu’ils se soumettent entièrement et sans contestation à la décision, il faut s’attendre à d’autres formes de contestation déstabilisatrice. Si les députés gagnent, il n’est pas dit que la population acceptera que le seul élu au suffrage universel direct sur l’ensemble du territoire national soit démis de ses fonctions de cette manière pour revenir à une transition qu’elle a rejetée de tout son poids. La scission et partant la guerre civile sont à craindre. La Haute Cour Constitutionnelle n’a pas vraiment de grande marge de manœuvre. Bien qu’elle délibère et décide en toute indépendance, elle ne peut pas faire fi des conséquences possibles de la décision qu’elle prendra. Les solutions proposées, comme le « ni la déchéance ni la dissolution » de Marc Ravalomanana et le pacte de stabilité, comme la convention nationale sous l’égide du FFKM et des grands corps de l’Etat, aident à rechercher l’apaisement et la stabilité, mais ce ne sont, en vérité que des palliatifs de crise. Les sources des maux viennent de la Constitution. Si on n’envisage pas sa révision, le risque de revenir à des bras de fer aussi tordus que maintenant est grand. La HCC se trouve, malgré elle, entre l’enclume et le marteau.

Zo Rakotoseheno

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