Les deux officiers supérieurs ont signé une lettre d’engagement interdisant toute communication avec les politiciens anti-régime.
Au lendemain du vote à l’Assemblée nationale de la résolution de mise en accusation du président de la République, les chefs militaires ont déjà lancé une mise en garde contre toute tentative de prise de pouvoir anticonstitutionnelle. Une semaine après cette déclaration, des mesures ont déjà été prises afin de préserver l’ordre et la sécurité, mais aussi et surtout, pour neutraliser tous ceux qui sont considérés comme « des éléments à risque » au niveau de la Grande Muette. C’est le cas entre autres, du Colonel Elack Olivier Andriankaja, ancien Directeur des Opérations et des Secours au niveau du Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC) et du Colonel Fomana 117.
2009. De source proche des militaires, ces deux officiers supérieurs ont été convoqués par l’Etat-major Général de l’Armée Malagasy, respectivement le mercredi 3 et le jeudi 4 juin dernier. Ils sont connus comme étant des proches collaborateurs de l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina et figurent parmi les militaires ayant joué un rôle crucial en 2009. D’après les informations, les deux Colonels sont soupçonnés d’être impliqués dans les rumeurs de coup d’Etat qui circulent depuis quelque temps. Le service de renseignements des Forces armées aurait également indiqué leur présence lors de réunions politiques qui se seraient déroulées notamment à Ambodivona.
Interdiction. Cette convocation à Andohalo n’a fait jusqu’à présent, l’objet d’information officielle. Notre source a seulement laissé entendre que l’état-major a profité de la rencontre pour contraindre les Colonels Elack Olivier Andriankaja et Fomana 117 à signer une lettre d’engagement leur interdisant toute communication avec les politiciens anti-régime, entre autres, les députés ayant signé la motion de déchéance contre le président Hery Rajaonarimampianina et tous ceux qui pourraient être impliqués de près ou de loin dans un éventuel projet de prise de pouvoir anticonstitutionnel. Tout contact avec l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina, même par téléphone serait aussi strictement interdit. Aux yeux des observateurs, cette restriction confirme le fait que l’ex-homme fort du pays constitue encore un adversaire potentiel pour le régime HVM même si ces derniers temps, le « TGV » a décidé d’opter pour la politique du silence. Et ce, contrairement à l’ancien exilé d’Afrique du Sud, Marc Ravalomanana qui profite de tout évènement public pour confirmer son retour en force sur la scène politique. Pourtant, certains observateurs soupçonnent ce dernier d’être derrière les actes de déstabilisation actuels.
Sous haute surveillance. En tout cas, cette interpellation de l’état-major confirme que les Colonels Elack Olivier Andriankaja et Fomana 117 sont dans le collimateur de la hiérarchie militaire. D’autant plus que si l’on se réfère à nos sources, en cas de non respect de leur engagement, ils risquent de connaître le même sort que les Colonels Fidy Rafaliarison, Sondrota Lala et Rakotoson Jocelyn qui sont actuellement placés sous haute surveillance dans leurs camps d’origine respectifs. Le Colonel Lylison aurait également été convoqué au Toby Ratsimandrava. Le conditionnel est de rigueur puisque l’information n’a pu être recoupée auprès de l’ancien Directeur de la FIS. Tout cela n’est pas pour faire taire la grogne dans les rangs de la Grande Muette dont la plupart des chefs avaient profité de la grande « graderie » sous la Transition.
Davis R