
Le président de la République demande à tout un chacun de laisser travailler librement la HCC qui doit faire preuve d’indépendance.
Le verdict de la HCC est imminent. Si l’effervescence est constatée dans le camp des députés pro-déchéance, c’est plutôt la sérénité du côté du président de la République Hery Rajaonarimampianina. Lors du Conseil des Ministres d’hier, le chef de l’Etat a demandé aux membres du gouvernement de garder le calme et la sérénité. Il est même allé jusqu’à demander à ces derniers de respecter l’indépendance de la Haute Cour Constitutionnelle et donc à ne pas interférer dans la décision de cette institution. Selon le président de la République, il y a des gens qui haussent le ton et se comportent même comme des intouchables mais cela ne veut pas dire qu’ils détiennent la vérité. Bref, le président de la République s’en remet entièrement à la HCC sur le bras de fer qui l’oppose aux 121 députés de l’Assemblée nationale.
Provocation. Malgré cet appel à la sérénité, le chef de l’Etat n’est pas prêt à tolérer tout acte visant à créer des troubles au détriment du peuple malgache. Il a lancé hier lors de la remise d’équipements informatiques au ministère de la Justice une ferme mise en garde contre les provocateurs et les fauteurs de troubles. Une manière pour le président Hery Rajaonarimampianina de laisser entendre que des mesures sévères seront prises en cas des velléités à créer des troubles. A ce propos, le premier ministre Jean Ravelonarivo a tenu après le Conseil des Ministres d’hier une brève réunion avec les membres du gouvernement en charge du maintien de l’ordre, dont le ministre de la Défense nationale, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, le ministre de la Sécurité Publique et le secrétaire d’Etat en charge de la Gendarmerie.
Fouilles. Par ailleurs, la remise de 30 ordinateurs complets, des onduleurs et de 10 imprimantes laser au ministère de la Justice a été une occasion pour le chef de l’Etat de s’exprimer sur l’affaire Lanto Rakotomanga. Il a fait remarquer à ce sujet que même ses bagages personnels font l’objet de fouilles quand cela est nécessaire. Quant à elle, la ministre de la Justice Noëline Ramanantenasoa a réagi : « Les forces de l’ordre ont fait leur travail comme tous les jours. Si les deux parties s’étaient entendues, rien ne se serait passé. Mais, l’autre partie n’a pas voulu se plier aux ordres, c’était un refus catégorique de sa part. Avec les renseignements qui courent, il fallait mettre au clair la situation. Ce n’était pas une perquisition, mais un contrôle de routine. » Visiblement, le pouvoir ne se laisse pas faire malgré la pression des députés et de l’opposition. A noter que les deux avocats du président de la République ont plaidé hier pour l’irrecevabilité de la requête de mise en accusation déposée par les députés.
R. Eugène