Trois vols d’Air Madagascar ont été annulés hier, suite à une grève des employés. 12 délégués du personnel sont traduits en conseil de discipline. Le DG de la compagnie évoque une grève illicite. Le personnel de son côté dénonce une oppression à l’encontre de ses membres. Sans terrain d’entente, la situation s’aggrave pour les deux parties.
Alors que la compagnie nationale est en pleine phase de redressement, des problèmes surgissent entre le personnel et ses dirigeants. Hier, les commandants de bord et le personnel navigant des vols Tanà-Nosy-Be, Tanà-Toamasina et Tanà-Diego ont été marqués absents à leurs postes, à cause de leur participation à la grève. « Il s’agit d’une grève illicite qui ne respecte pas l’article 216 du Code de travail. Nous avons déjà notifié l’ensemble du personnel le 10 juin 2015, alors que certains font exprès d’intensifier ce mouvement de déstabilisation qui ne peut être que néfaste et altère notre image, vis-à-vis de la clientèle et notre crédibilité auprès de nos partenaires », a noté le DG de la compagnie, Haja Raelison, lors d’une conférence de presse organisée hier à midi.
Terrorisés. Et pourtant, plus tôt dans la matinée, les grévistes ont également rencontré les médias et ont dénoncé une oppression envers le personnel. «Notre DG nous a adressé un e-mail, comme quoi notre grève est illicite. Nous avons déjà déposé un préavis de 48 heures avec nos sept doléances. D’autant plus, nous voulons souligner qu’on ne demande pas la permission du DG pour faire cette grève. L’inspection du travail est la seule habilitée à juger si notre grève est licite ou non. Nous recevons constamment des menaces de renvoi si l’on s’engage dans cette lutte. 12 délégués ont été traduits en conseil de discipline. Tous les membres du personnel veulent se manifester mais avec l’oppression que nous subissons, nous nous sentons terrorisés et il semble que l’on ne veuille pas nous laisser nous exprimer, quoi qu’il se passe dans cette compagnie », ont informé les porte-parole des employés, lors de leur conférence. En effet, une grève intense sera lancée à partir de lundi prochain, d’après leurs propos. Pour la Direction générale, la participation à la grève actuelle est considérée comme une faute lourde et que les mesures disciplinaires sont individuelles et non collectives. Une manière d’indiquer un risque de licenciement pour les participants à la grève.
Dialogue. Néanmoins, le DG Haja Raelison affirme être ouvert au dialogue, la seule issue pour ce problème de la compagnie nationale. Pour le personnel, les doléances concernent les cotisations sociales et les impôts qui sont prélevés de leurs salaires, mais qui ne sont pas versés à la CNaPS ni au fisc ; le respect des droits des employés face aux agressions ; les menaces constantes à l’encontre de certains employés ; les réglementations du Code de travail ; le traitement égal des employés malgaches et étrangers ; les congés non payés et l’insécurité.
Antsa R.
