La mouvance Ravalomanana se fait discrète sur ses intentions. Elle n’affiche aucune compassion envers le nouveau président de la République Hery Rajaonarimampianina élu selon les résultats définitifs proclamés officiellement par la Cour Electorale Spéciale. Pour elle et le parti Avana, le gagnant de l’élection présidentielle est le Dr Jean Louis Robinson. Ils sont déterminés à lutter pour que la vérité des urnes apparaisse. Ils veulent défendre jusqu’au bout le choix du peuple. Des alliés politiques de ce camp ont décidé de féliciter le nouveau président de la République désigné par la Cour Electorale Spéciale. Le parti vert de Saraha Georget Rabeharisoa, le Grad Iloafo de Tovo Rabetsitonta, le PNJ mazava de Sylvain Rabetsaroana s’en tiennent au légal. Ils sont favorables au retour à l’ordre constitutionnel et à la reconnaissance internationale obtenue par Hery Rajaonarimampianina. Ces bonnes dispositions promettent du développement après cinq années de transition très difficiles bien que les divergences politiques ne soient pas résolues.
Facteur de blocage
Le combat de la mouvance Ravalomanana et ses alliés continue non pas seulement dans le cadre des élections mais aussi et surtout pour le retour de l’exilé d’Afrique du Sud depuis 2009 Marc Ravalomanana. Ce dernier a été autorisé à rentrer depuis le 16 septembre 2011 par l’article 20 de la feuille de route de sortie de crise. Mais chacune de ses tentatives de revenir a échoué à cause des blocages ordonnés par la présidence de la Transition. Cette fois encore, son retour n’est pas programmé , même si l’avis sur le retour de Marc Ravalomanana du président de la République Hery Rajaonarimampianina est plus subtil et nuancé car il reconnaît à tout Malgache le droit de rentrer dans son pays. Mais il n’est pas prêt de faire du cas Ravalomanana une priorité pour le moment. Il se focalise plus sur la situation des 20 millions de Malgaches à laquelle il a promis pendant sa campagne de propagande électorale, le développement et le bien-être. Mais quoi qu’il en soit, il n’est pas indifférent lorsqu’il déclare « je n’ai pas de problème avec Marc Ravalomanana». Il ne sera pas par conséquent le facteur de blocage du retour de l’ancien président de la République. Ce dernier ne risque pas moins pour autant de prolonger son séjour en Afrique du Sud si Andry Rajoelina devient Premier ministre. Le Mapar est majoritaire à l’Assemblée nationale et veut s’imposer. Seule une combinaison de partis réduirait les chances d’accéder à ce poste au président de la Transition. Or, la crainte des alliances contre- nature ne facilite pas les rapprochements des députés. En outre, si Andry rajoelina accède à ce poste, ne risque-t-il pas aussi, avec sa politique de continuité, de porter de l’ombre à la politique de changement souhaitée par le président Hery Rajaonarimampiaina ? Une affaire à suivre.
Zo Rakotoseheno