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jeudi, juillet 10, 2025
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Calme précaire

Le président de la République s’en est tiré à bon compte. Il n’a pas été déchu. La Haute Cour constitutionnelle l’a décidé ainsi avec des arguments forts sur le constat d’absence de fondement de la requête en déchéance déposée par les députés. Mais le laps de temps passé entre le vote de cette requête à l’ Assemblée et la décision de la Haute Cour Constitutionnelle a permis à beaucoup d’eau de couler sous le pont. La tension est montée d’un cran. L’affaire Lanto Rakotomanga et le milliard découvert dans sa voiture en témoigne. Des interdictions de sortie du territoire ont été prises par les autorités. L’enquête ouverte continue et des  mandats d’arrêt seraient en gestation. La mise en garde du président de la République  n’est pas passée inaperçue lorsqu’il s’est adressé à la nation quelques heures après la décision de la HCC pour le maintien en fonction des institutions de l’Etat. Il ne tolèrera plus que l’on foule au pied la Constitution et l’Etat de droit.

Calme précaire

Toujours est –il que la situation vit en ce moment dans un calme précaire. L’Armada composée du Mapar d’ Andry Rajoelina,  du Hiaraka Isika de Camille Vital, du MMM de Hajo Andrianainarivelo, du parti vert de Saraha Georget Rabeharisoa, du Avana de Jean Louis Robinson, soutient comme solution de sortie de crise, des présidentielles anticipées. En d’autres termes, ces formations politiques ne veulent plus attendre l’échéance du mandat présidentiel de Hery  Rajaonarimampinaina pour entrer en compétition électorale en 2018 comme prévu. Mais à partir du moment où le président de la République n’est pas déchu de ses fonctions, comment pourront-elles atteindre leurs objectifs sans risque de se mettre en travers de la politique de développement du Chef de l’Etat ?  L’Armada refuserait-elle la main tendue du président de la République à travers l’appel qu’il a lancé pour développer la patrie commune et mettre les idées et les énergies ensemble pour consolider l’unité nationale ? « Mettons l’intérêt général au-dessus des intérêts égoïstes » avait-il déclaré à l’endroit de tous les Malgaches. Du côté de l ’Assemblée nationale aussi, la défaite semble intolérable devant l’irrévocabilité de la décision de la HCC. Le gouvernement risque d’en pâtir à un moment où les cent jours depuis l’avènement du Premier ministre Ravelonarivo se sont écoulés. En effet, la majorité à géométrie variable s’est remise en marche. Le gouvernement n’est pas à l’abri d’une motion de censure. L’Assemblée nationale reste dans une situation précaire. La menace de dissolution existe sachant que le président de la République ne restera pas les bras croisés pour se préserver de toute déstabilisation du pouvoir. Ce dernier va ratisser large pour renforcer et donner  un nouveau souffle à sa politique. Toujours est-il qu’à moins d’un dialogue sincère pour le redressement du pays, la vie politique pourrait toujours réserver des surprises.

Zo Rakotoseheno

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