
Des cibles particulières sont à trouver pour la prochaine campagne d’éradication de la polio, notamment dans les zones vulnérables.
98 %, c’est le taux de couverture vaccinale administrative (théorique) de la 2e campagne de vaccination contre la poliomyélite, d’il y a trois mois, c’est-à-dire en avril. Soit l’équivalent de plus de 4 millions d’enfants malgaches. Ce qui signifie qu’il ne reste plus que 2 % des cibles à atteindre pour la prochaine, la 3e campagne FAV/Polio qui se tiendra après deux mois, du 3 au 7 août pour être exact. Comme toujours, celle-ci couvrira les 22 régions, en particulier les zones vulnérables comme Analalava er Nosivarika. « Notre objectif a été de vacciner 95 % des enfants de 0 à 5 ans lors de la dernière campagne. Mais avec ces 98 % comme résultats officiels, nous pouvons dire que les objectifs fixés ont été largement atteints », s’est même réjouit le Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo, ministre de la Santé Publique. Mais la question est de savoir qui sont ces 2 % restants et pourquoi n’ont-ils pas été atteints ? « Ils sont à chercher et ainsi, à trouver. Ce sont généralement les individus qui se cachent, et qui fuient les vaccins, alors qu’ils sont particulièrement vulnérables à la maladie, car ils témoignent d’une carence alimentaire, et ont de ce fait un système immunitaire faible », poursuit le ministre. Ce qui fait que ces personnes sont souvent les victimes du virus dérivé du polio vaccin (PDPV), car elles sont particulièrement faibles. Ce qui était le cas à Analalava et à Nosivarika. Au pire, ces individus sont atteints de la paralysie flasque aiguë, un cas rare de la poliomyélite. « Il faut attendre en moyenne 2 ans, le temps nécessaire pour le poliovirus de passer dans 5 à 6 enfants pour en arriver au dernier qui sera la victime du PDVP », rajoute le Dr Jores Rabemanantena, représentant du JSI/GAVI, le plus gros fonds mondial de vaccination.
2,2 millions Usd. A titre d’information, la poliomyélite a été complètement éradiquée aux Comores, selon les explications. Mais à Madagascar donc, il reste ces 2 %. « Il y a un fort besoin de sensibilisation afin que tous les enfants malgaches puissent être vaccinés contre cette maladie. Pour ce faire, tout le monde doit se donner la main, surtout pour cette 3e campagne », rajoute le Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo. Déjà, les partenaires de l’Etat malgache dans cette lutte, notamment l’OMS, l’USAID, et l’UNICEF se portent volontaires, afin que cette campagne qui va venir soit encore une réussite. Et les Etats-Unis sont même allés jusqu’à offrir une enveloppe de 2,2 millions de dollars pour Madagascar, à titre de financement. La remise de ce budget a eu lieu hier, dans les locaux du ministère de tutelle, en présence des représentants respectifs desdits partenaires. «Together, we can!», conclut-on.
Arnaud R.