L’apaisement est bien difficile à trouver. Les provocations se succèdent à coups de revendications. L’atmosphère d’insécurité aggrave la situation. Le pouvoir n’arrive pas à répondre aux attentes profondes du public. Les foyers de tension perdurent et perturbent la vie en société. La bataille politique est dominée par les agissements des députés meurtris par l’échec du boulet de canon qui n’a pas atteint sa cible, le président de la République. Ils sont repartis pour une nouvelle attaque de corruption contre le président de la HCC et ses pairs sans apporter la moindre preuve de ce qu’ils avancent au public. Pourtant, ils défendent farouchement, celle d’entre eux, qui s’est enfuie mais que les forces de l’ordre ont réussi à intercepter en pleine nuit avec un milliard dans la malle. Le climat est malsain alors qu’une fête de l’Indépendance à laquelle la majorité de la population aspire calme, sereine et apaisée n’est plus qu’à huit jours.
Trêve nécessaire
La trêve politique est nécessaire pour donner un peu de répit à cette vie politique trépidante qui n’apporte pour l’instant que déstabilisation sur le plan économique et social. Les Malgaches aiment se retrouver en famille lors des fêtes. Malgré la grande pauvreté qui ne permet à beaucoup de foyers de manger plus d’une fois par jour, ils aspirent au calme pour célébrer dignement la fête de l’Indépendance. La veille au soir de cette date, en effet, les pères et mères de famille descendent dans la rue pour promener les enfants tenant chacun dans la main son lampion allumé. Si l’Etat n’est pas trop radin, il organise pour quelques heures des feux d’artifices éblouissants et facteurs de joie et de satisfaction au lac Anosy dont les alentours drainent du monde. Cet apaisement aspiré peut régner le temps des festivités si les politiques sont conscientes de l’importance de la trêve qui unit et rassemble une nation. Madagascar célèbre cette année ses 55 ans d’indépendance. N’est-il pas temps que les dirigeants et les responsables qui se sont succédé dans la gestion de notre pays pensent un peu à son avenir. Les guerres politiques intestines et fraternelles n’ont mené jusqu’ici qu’à la détresse et à la honte. Madagascar est rangé parmi les pays les plus pauvres du monde. Il est volé de partout avec la complicité de ses fils. La pauvreté est la lutte que l’on ne mène pas encore sérieusement. Le pays a besoin d’apaisement. Sans lui, on continuera de s’entredéchirer sans penser un instant qu’un pays se meurt chaque jour, qu’un foyer malgache est plus malheureux qu’hier à cause de l’inconscience de ses politiciens.
Zo Rakotoseheno