La communauté internationale à travers des grands pays comme les Etats-Unis, la France et d’autres ne tolèrent pas que le retour à l’ordre constitutionnel et les acquis démocratiques soient de nouveau remise en cause au point d’entraîner une instabilité qui provoque un retour à la crise de notre pays. Leur inquiétude a été manifestée officiellement à partir du moment où l’Assemblée nationale a déposée auprès de la Haute Cour Constitutionnelle une requête en déchéance contre le président de la République signés par 121 députés aux motifs de haute trahison, violations répétées de la Constitution et de non-respect de la laïcité de l’Etat.
Un grand besoin de stabilité
La vie nationale s’est arrêtée momentanément devant d’aussi graves accusations que la population était loin d’accréditer et de comprendre. De forts soupçons de corruption au niveau de l’ Assemblée nationale ont accompagné l’objectif de la requête des députés. La découverte d’une somme d’agent énorme dans la malle d’une voiture d’une députée a conforté les soupçons. La Haute Cour Constitutionnelle a rendu décision contraire au désir des députés. Elle a repoussé juridiquement une à une les accusations et a conclu que la requête est non fondée. Une défaite que les députés « frondeurs» n’ont pas digéré au point de les décider à s’attaquer là la Haute Cour Constitutionnelle qu’ils accusent aussi de corruption. A la guerre des institutions s’ajoutent les foyers de tension entraînés par des grèves corporatives paralysantes dans quelques secteurs tels le secteur aérien et du foncier. Depuis quelques jours l’Union africaine ajoute sa voix à celle des grands pays partenaires pour appeler à la prise de conscience, au calme et à l’apaisement afin de préserver les acquis démocratiques. Ainsi Smail Chergui, commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité appelle au sens des responsabilités des acteurs politiques pour que le pays ne retombe pas dans la crise. De même la représentante spéciale de l’Union africaine à Madagascar, Hawa Ahmed Youssouf qui s’est entretenue hier avec l’ancien président Marc Ravalomanana est convaincue que le pays a besoin plus que jamais de stabilité. La Présidente de la Commission de l’Union africaine, Dr. Nkosazana Dlamini Zuma, rappelle pour sa part que lors du Sommet de l’UA qui s’est conclu à Johannesbourg, en Afrique du Sud, le 15 juin 2015, les chefs d’État et de Gouvernement, ont réaffirmé leur soutien aux efforts de stabilisation et de relèvement socio-économique à Madagascar et ont demandé à toutes les parties malgaches de respecter la décision de la HCC et d’œuvrer à la création du climat de stabilité nécessaire pour permettre à Madagascar de continuer à bénéficier de l’accompagnement international.
Zo Rakotoseheno