
L’utilisation à bon escient des fonds et la prise en compte de la redevabilité sociale contribuent à l’amélioration de la capacité d’absorption du pays.
Madagascar fait partie des pays qui ne reçoivent pas suffisamment de financement surtout extérieur. Nombreuses sont les raisons expliquant cette faible capacité d’absorption de fonds de la Grande île. Il s’agit, entre autres, du manque d’appropriation des projets à financer par tous les acteurs concernés, de la difficulté des procédures et de l’autonomie financière. C’est ce qu’on a appris lors des échanges d’expériences entre les techniciens et les représentants des bailleurs de fonds dont l’Agence Française de Développement, l’Union Européenne, la Banque Mondiale et le PNUD, organisé par la Primature hier au DLC-Anosy. Le thème discuté a été axé sur « comment mieux accéder au financement ? ».
Réussite. En effet, pour mobiliser un fonds, il faut savoir bien préparer le projet tout en clarifiant les objectifs et les actions prioritaires, a-t-on évoqué. L’implication de tous les acteurs, y compris les bénéficiaires dans l’exécution du projet, n’est pas en reste afin qu’ils puissent s’en approprier. A titre d’illustration, la mise en œuvre du programme d’Education pour Tous a été citée comme un exemple de réussite en matière d’approche participative. « Les retombées économiques sont palpables, puisque le taux de scolarisation des enfants a nettement augmenté. En outre, les gestionnaires de fonds au niveau des écoles publiques bénéficiaires ont su bien mettre de côté le reliquat des financements octroyés par les bailleurs de fonds durant la crise. Ils ont encore pu financer la construction de salles de classe et de latrines ainsi que l’acquisition des tables-bancs avec. Compte tenu de cette bonne gouvernance et performance, les bailleurs ont accepté d’allouer un autre financement non remboursable», a témoigné Rabetokotany, le coordonnateur de l’UAT à l’Education pour Tous au sein du ministère de l’Education Nationale.
Confiance. En outre, le Représentant de l’AFD a évoqué qu’on perd énormément de temps avec les procédures de passation de marché à Madagascar. « Il faut quand même avoir plus de souplesse sans dénaturer les règles », a-t-il rajouté. La confiance entre l’Etat et les partenaires techniques et financiers s’impose également en plus de la transparence dans la gestion des fonds. Ce bailleur de fonds a entre temps soulevé que la délégation et la décentralisation de la mise en œuvre des projets à d’autres structures et au secteur privé contribuent à l’amélioration de la capacité d’absorption de fonds de Madagascar, sans oublier l’autonomie financière du projet. Par ailleurs, l’assistance technique s’avère nécessaire car cela sert de passerelle entre les négociateurs de financement et les bailleurs de fonds, a-t-on conclu.
Navalona R.