
Et de deux pour Ketaka Razafimisa. La jeune réalisatrice, décédée en avril dernier, a séduit le public avec son court métrage de 19’40 mn et remporte le « prix public ».
Le « prix public » pour une femme. Et pas n’importe laquelle mais pour Ketaka Razafimisa. Avec son « Her little peace of heaven », la réalisatrice a enfin gagné le défi qu’elle s’était fixé : celui d’évincer un homme et de représenter la gent féminine à un festival et surtout dans le monde du cinéma, souvent considéré comme un monde d’hommes. Elle n’est malheureusement plus là pour récupérer son prix. Ce fut donc Ludovic Randriamanantsoa, celui qui l’a secondée dans l’écriture du scénario de « Her little peace of heaven » qui récupèra le trophée à l’IFM. L’œuvre de Ketaka, pour rappel, a déjà été sacrée « Zébu d’or » dans la catégorie fiction. Stéphanie Razakaratrimo, qui a joué un rôle principal dans ce court métrage de 19’40 mn a également reçu la meilleure interprétation féminine. Malgré sa disparition, Ketaka Razafimisa aura laissé son empreinte dans le milieu cinématographique malgache.
Bilan positif. 20 000 festivaliers, 350 films projetés lors des 45 séances, 125 participants au Ti’Kino Gasy à Tanà, Diégo, Antsirabe et Ambositra, 40 films reçus et 16 films en compétition officielle, 9 lieux de la capitale investis. Voilà la dixième édition des Rencontres du film court (RFC) en quelques chiffres. « Placée sous le signe de la professionnalisation et de la mutualisation des compétences dans le processus de création, cette édition fut riche en programmation et intense en émotion. Pendant 9 jours, la vie cinématographique des festivaliers tananariviens a été rythmée par les RFC et ses nombreuses activités (projections, rencontres professionnelles, ateliers,…). En avril, Antananarivo était devenue la capitale du cinéma en Afrique et dans l’Océan Indien ». Pour la onzième édition qui aura lieu du 15 au 23 avril 2016, Laza Razanajatovo, Directeur des RFC, et ses compagnons de route, espèrent que le festival sera encore plus performant et attirera toujours autant de monde.
Mahetsaka