Il faut reconnaitre que pour certains, l’apparition de ces produits pyrotechniques sur le marché marque la venue de la fête de l’Indépendance.
« Il est interdit à tous les Malgaches de vendre et d’utiliser les pétards sur toute l’étendue du territoire malgache, avant, pendant et après la célébration de la fête nationale », a affirmé avec fermeté le Gal Anthony Rakotoarison, responsable de la commission Sécurité auprès du Comité Technique National d’Organisation des festivités du 26 juin. C’était lors de la présentation du programme de la célébration de la fête de l’Indépendance, il y a quelques semaines. Mais à la même occasion, le président dudit comité a affirmé «par erreur», qu’on laisse librement les compatriotes faire toutes leurs activités commerciales durant les fêtes, «…afin qu’ils soient heureux». C’est ce qu’il a évoqué devant les représentants des médias venus nombreux à l’occasion. Devant une telle incertitude, beaucoup pourraient être amenés à croire que cette interdiction n’est que mascarade. En tout cas, la réalité est qu’à l’heure actuelle, ces produits se répandent sur le marché local, malgré la censure.
Entêtés. « Comment voulez-vous que je ne les vende pas, alors que j’ai dépensé beaucoup d’argent pour les avoir. Qui plus est, l’on a conscience du fait que les pétards sont très convoités, surtout par les jeunes », se désole Nirina, une vendeuse de produits pyrotechniques à Behoririka. Avant de continuer: « Ce qui est étonnant, c’est que l’Etat n’a jamais interdit leur importation. Mais c’est seulement leur commercialisation qu’on veut supprimer. C’est ridicule! ». Un avis qu’elle partage avec bon nombre de petits commerçants de pétards à Tana. « L’interdiction est toujours en vigueur. Et nous avons déjà mené des sensibilisations auprès des commerçants, mais en vain. Les gens sont très entêtés », se désole le commissaire Germain Ratsirombahina du Commissariat Central de Tsaralalàna. En fait, l’opinion se divise en deux concernant ces produits car pour certains, ils ont toujours marqué la venue de la fête nationale. Mais pour d’autres, en particulier les personnes ayant une santé fragile, notamment les personnes âgées, ils sont tout simplement nuisibles. Bref, beaucoup optent pour l’interdiction de leur importation à Madagascar. Ce qui n’a pourtant jamais été le cas.
Arnaud R.
