La Banque Centrale, s’évertue-t-elle à cacher la vérité sur la dégringolade actuelle de l’ariary face aux devises de référence ? C’est en tout cas, la question que se posent les importateurs et les cambistes qui constatent une large différence entre les cours moyens pondérés du dollar et de l’euro, publiés dans les journaux et le site Internet de la Banque Centrale d’une part et les cours réels pratiqués par les banques sur le Marché interbancaire des devises d’autre part. « Si le MID affiche, par exemple un cours des changes de 3 200 ariary, pour un euro, dans les banques, on n’a jamais ce taux, puisque l’euro y est échangé contre plus de 3 400 ariary et plus. Certaines fois, la différence peut aller jusqu’à 250 ariary et même plus » déclare un importateur qui se dit totalement désarmé face à une telle attitude des banques primaires qui ont tendance à abuser de la règle de l’offre et de la demande.
En tout cas, sur le marché interbancaire des devises la dépréciation de l’ariary se poursuit. Hier encore, l’euro était à 3197,29 ariary et le dollar à 2879,18 ariary. Evidemment, dans les opérations courantes, les demandeurs paient plus que les cours de la Banque Centrale. Le phénomène s’explique notamment par une très forte demande en devises. « Ce sont les pétroliers qui sont les plus grands demandeurs de devises » selon un autre importateur qui n’a d’autres alternatives que de payer au plus fort pour avoir les devises nécessaires à ses achats. « Pour survivre, mon entreprise est obligée de réduire considérablement la marge bénéficiaire et essayer d’atteindre un niveau raisonnable en termes de volume des ventes » affirme un distributeur d’appareils électroménagers. En somme, c’est la politique de survie pour la plupart des entreprises qui subissent, par ailleurs un véritable harcèlement fiscal de la part d’une administration qui rencontre un grave problème de trésorerie et qui, du coup est obligé d’abuser des contrôles fiscaux.
R.Edmond.