
L’agriculture figure parmi les secteurs où un grand nombre d’enfants sont impliqués.
Un manuel élaboré par la FAO, souligne la nécessité de lutter contre le travail des enfants dans l’agriculture, en tenant compte du contexte culture, de la situation familiale et des valeurs locales.
A l’échelle mondiale, l’agriculture est le secteur où il y a le plus grand nombre d’enfants impliqués. Sur l’ensemble des secteurs dans lesquels des enfants sont astreints au travail, 59 % sont impliqués dans le secteur agricole, en comparaison avec le travail domestique qui représente 4,9 %. Ainsi, plus de 98 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans travaillent dans l’agriculture, incluant l’élevage, la pêche et l’exploitation forestière ainsi que la fourniture ou la préparation de fibres et autres matières premières. Environ 70 % de ces enfants sont des travailleurs familiaux non rémunérés.
Dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants, le domaine de l’agriculture est examiné de près et des mesures sont incluses dans des programmes de développement agricole. Dernièrement, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a élaboré un manuel sur la prévention du travail des enfants dans l’agriculture. Destiné à l’usage des organisations agricoles, des ONG, des ministères de l’agricultures, des organisations internationales, ainsi qu’aux décideurs et tout autre acteur impliqué dans les programmes de production agricole, pêche, élevage, etc, ce nouveau manuel aborde les mesures de lutte contre le travail des enfants qu’il convient d’inclure dans les programmes de développement agricole et rural, incluant ceux consacrés aux agriculteurs familiaux.
Outils. En effet, les programmes de soutien à ces derniers comprennent des volets liés à la lutte contre le travail des enfants dans l’agriculture. « Mais parfois, ils sont muets sur le sujet et peuvent même contribuer au problème, lorsque l’amélioration des capacités de production conduit à une augmentation de la demande de main d’œuvre que l’on cherche à compenser par le travail des enfants. En outre, beaucoup de programmes de développement agricole ne surveillent pas ou n’évaluent pas l’impact qu’ils ont ou peuvent avoir sur le travail des enfants », observe la FAO. Le manuel de suivi et d’évaluation élaboré par l’organisation en partenariat avec l’université Humboldt de Berlin, permettra de corriger la faille. Destiné à l’usage des décideurs, à la société civile et aux professionnels du développement, ce guide permet d’avoir un accès facile aux données sur la question et l’impact que les programmes de développement peuvent avoir. Des conseils pratiques sur la façon de recueillir les informations permettant de suivre l’impact du travail des enfants sur leurs performances scolaires et leur santé y figurent également. Le guide encourage, par ailleurs, l’utilisation de bonnes pratiques afin d’éviter que des enfants travaillent dans les champs ou à la ferme au lieu d’aller à l’école.
Alternatives. Le manuel met l’accent sur la nécessité de lutter contre le travail des enfants dans l’agriculture familiale en tenant compte du contexte culturel, de la situation familiale et des valeurs locales. « Des programmes de protection et de réduction de la pauvreté peuvent être efficaces pour aider les familles pauvres à scolariser leurs enfants et éviter de les exposer à des travaux dangereux à la ferme », commente la FAO, en soulignant que l’introduction des technologies afin d’alléger le travail dans l’agriculture pourrait réduire le besoin de recourir au travail des enfants, tandis que la mise en œuvre de pratiques agricoles sûres éliminerait, aussi bien pour les adultes que les enfants travailleurs, les conditions de travail dangereuses.
Recueillis par Hanitra R.
(*) BIT Estimations et tendances mondiales 2000-2012.