Ambatovy se relèvera-t-elle de la crise actuelle ? C’est évidemment ce que souhaite tout le monde en sachant que ce que l’on appelle le plus grand investissement du siècle à Madagascar joue un rôle éminemment important dans l’économie du pays. En attendant, la chute des cours du nickel continue de faire très mal à Ambatovy. Une référence aux sites spécialisés comme le London Metal Exchange permet par exemple de constater cette dégringolade du cours du nickel qui est passé de 54 000 USD en 2007 à environ 12 500 dollars la tonne actuellement. Une chute sans précédent qui oblige la compagnie à produire en dessous de son coût de revient.
D’où, d’ailleurs, les mesures de réduction des coûts décidées par les dirigeants d’Ambatovy, pour permettre à l’entreprise de se maintenir, en attendant les jours meilleurs. Selon nos informations, ces mesures ont été mises en place de la manière la plus objective possible et ne visent pas, comme on a tendance à le faire, les seuls employés nationaux. En effet, ce sont les postes non vitaux qui sont visés par le chômage technique et la participation ou non à une grève n’est pas un critère de sélection. La preuve, l’on sait que certains meneurs de la dernière grève d’Ambatovy ne sont pas touchés par le chômage technique alors que d’autres employés grévistes ont été suspendus, pour des motifs d’ordre purement technique. Le seul objectif d’Ambatovy étant de rationnaliser les coûts, la réduction des dépenses est de mise. Y compris pour le personnel expatrié. Le nombre de travailleurs expatriés a diminué de 15 % ces 12 derniers mois. Et pour ceux qui sont encore sur place, toujours pour des raisons d’ordre technique, puisque la compétence locale qui manque encore pour assurer certains postes fait encore défaut, leurs conditions de rémunération ont été revues à la baisse. En somme, il est faux de dire que les expatriés ne sont pas concernés par les mesures de réduction des coûts.
R.Edmond