La trêve politique semble être gagnée. Les institutions ne se provoquent plus. On s’est certainement rendu compte de part et d’autre que la décision de la Haute Cour Constitutionnelle de suggérer un pacte de responsabilité est le seul moyen de calmer les ardeurs et de freiner les ambitions pour le bien de la nation. Il s’agit en quelque sorte d’un rappel à l’ordre qui vient à point nommé pour ne pas détruire l’ambiance de fête nationale du 26 juin. Une fête chère au cœur de chaque Malgache car le combat pour l’indépendance a toujours été le facteur d’unité nationale et le plus précieux de l’histoire du pays. Gare à ceux qui voudront la perturber car la population ne les suivra pas.
La trêve semble acquise
Il n’empêche néanmoins que la classe politique spécule beaucoup en ce moment. Et pour cause, le président de la République est sorti de la mauvaise passe. Le verdict de la Haute Cour Constitutionnelle pour son maintien à la tête de l’Etat abat les cartes. La classe politique se regarde pour se rejeter en son sein les responsabilités. Le président de la République qui n’a pas changé de discours depuis son investiture recherche l’apaisement et la stabilité. Son objectif pour aboutir à la nation prospère dont tout le monde rêve pour un pays appauvri et qui a atterri aujourd’hui dans le peloton de queue du développement des pays du monde est le développement à partir de la confiance des bailleurs de fonds. Il est arrivé au pouvoir sans avoir de parti politique. La majorité qui s’est constituée à l’Assemblée nationale en sa faveur est issue de différentes obédiences. Les députés n’agissaient surtout que pour leurs privilèges personnels et leurs intérêts matériels. Les consignes politiques de leurs partis ou de leurs organisations ont souvent été boudées par beaucoup d’entre eux. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’argent y circule beaucoup et que l’impossible devient possible. Mais le président de la République est sorti de cette épreuve qui a secoué la nation pendant trois semaines. Il est normal qu’il en tire des enseignements. Apparemment, il tend les bras à tous ceux qui sont prêts à œuvrer pour le développement. Il n’a rejeté la faute sur personne. Il a rencontré le président de l’Assemblée nationale. Il rencontre aujourd’hui en terrain neutre les députés qui se disent nouvelle majorité, mais dans laquelle figurent ceux qui voulaient le renverser. Le président veut toujours montrer malgré tout qu’il est au-dessus de la mêlée politique. Qu’il est le garant de l’unité nationale. Il tient à arriver au bout du mandat que les électeurs lui ont donné et il n’abandonnera pas en cours de route.
Zo Rakotoseheno