Ils tirent tous sur la Ceni-T. Bien trop d’anomalies et d’irrégularités ont échappé aux observateurs. C’est maintenant à quelques jours de la proclamation des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle par la Cour Electorale Spéciale que les témoignages affluent. Ils sont intéressants mais ne pourront plus être pris en compte par la Cour. A se demander pourquoi la Cour n’a-t-elle pas été saisie de toutes ces requêtes dans les délais impartis. Mais il est aussi fort possible que la Cour ait découvert ces anomalies, ces fraudes et ces irrégularités qui discréditent le prétendu professionnalisme de la Ceni-T.
1er tour et fraudes
Que répond cette Institution qui a utilisé énormément d’argent pour la préparation et l’organisation de ces élections, à toutes ces interpellations du moment ? En quoi consistent exactement les améliorations qu’elle compte réaliser pour éteindre les craintes des uns et des autres au second tour. On attendait de la Ceni-T qu’elle diffuse les listes électorales par bureau de vote pour que les électeurs puissent vérifier si leurs noms y figurent. Mais la Ceni-T ne s’est pas pliée à ce souhait de beaucoup de gens. Le résultat est que beaucoup d’électeurs ont disparu des listes électorales le jour du scrutin dans de nombreux bureaux de vote. De nombreuses listes électorales ont comporté des doublons. Des électeurs auraient pu voter trois fois. Le président du Monima figure dans ce cas, inscrit dans les listes à trois endroits différents. La méthode de la Ceni-T a comporté des lacunes qui ne devraient plus se reproduire au second tour. Sinon, les soupçons de fraudes massives ont surtout été affirmés par des membres du Congrès. Maka Alphonse, membre du Congrès de la Transition, n’en revient pas devant les résultats affichés dans des bureaux de vote d’Amboasary dans le Sud où il était le jour du scrutin. Un exemple, 9 000 électeurs avec seulement 3 800 inscrits. Un autre, 4 000 sur une liste électorale et 8 000 votants. Njato Razafiandriambelo , vice-président du Congrès et ingénieur statisticien de formation, soupçonne l’utilisation de deux listes électorales en vue de fraudes. Comment des électeurs peuvent-ils posséder des cartes électorales alors qu’ils ne sont pas inscrits dans les listes qui servent de référence pour établir les cartes électorales. On attendait aussi de la Ceni-T qu’elle publie les résultats par bureau de vote au fur et à mesure qu’elle les reçoit. Mais là non plus, elle ne s’est pas exécutée évoquant un cas de piratage de son site qui l’obligeait à ne publier que des résultats par région/ district. Y-a-t-il eu des tripatouillages des résultats au niveau de la Ceni-T ? Le dernier mot appartient à la Cour Electorale Spéciale sur les résultats du premier tour. Elle travaille discrètement, indépendante et autoritaire. Mais a-t-elle détecté les fraudes qui font l’objet de soupçons et de témoignages pour proclamer des résultats crédibles conformes aux attentes de la population ?
Zo Rakotoseheno