Ministre de l’Elevage du gouvernement Ravelonarivo et membre de l’instance dirigeante du parti HVM, Anthèlme Ramparany estime que le redressement du pays ne se fait pas en un ou en un an et demi. Interview.
Midi : Tout le monde parle actuellement du fameux pacte de responsabilité, qu’en dites-vous ?
AR : « Il y a des politiciens qui abusent du sens de cette expression. Pour moi, responsabilité ne veut pas dire stabilité et pacte de responsabilité ne signifie pas pacte de partage de sièges. Les responsabilités des Institutions sont déjà définies par la Constitution. Donc, s’il y aura un pacte, c’est que chaque institution devra prendre sa responsabilité selon la loi fondamentale. N’oubliez pas qu’il y a un président de la République démocratiquement élu. Selon la Constitution, c’est à ce président de nommer le Premier ministre sur proposition des parlementaires majoritaires. Par ailleurs, la même Constitution prévoit qu’on ne peut démettre le Premier ministre de ses fonctions qu’en cas de fautes graves. Mais par ailleurs, toujours la même Constitution confère aux députés le pouvoir de voter une motion de censure contre le gouvernement. La question reste cependant de savoir si cette motion de censure est opportune ou non dans le contexte actuel. »
Midi : Des députés se regroupent actuellement au sein d’une majorité appelée « Nouvelle Majorité Parlementaire ». Avez-vous des mots à dire ?
AR : « Jusqu’ici, du moins à mon niveau, l’existence de cette majorité n’est pas encore réellement confirmée. Mais que ce soit nouvelle ou ancienne majorité, l’objectif, c’est que les députés travaillent de concert avec le président de la République pour le développement de notre pays. »
Midi : Des politiciens réclament en ce moment la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, qu’en pensez-vous ?
AR : « Il ne faut pas oublier que le problème actuel se trouve entre deux Institutions élues. Donc, je ne vois pas pourquoi des politiciens en mal de crédibilité et assoiffés de pouvoir haussent le ton pour réclamer un gouvernement d’union nationale. Je leur propose d’attendre les prochaines échéances électorales. »
Midi : Les résultats des 100 premiers jours du gouvernement ont été dénoncés par certains politiciens. Que répondez-vous ?
AR : « Après ces 100 jours, le président de la République a donné ses directives au gouvernement. D’après ces directives, les efforts à déployer pendant les 100 prochains jours seront focalisés sur les actions prioritaires du PND et les actions ayant des impacts directs sur la vie de la population. C’est-à-dire les actions qui répondent aux attentes du peuple. Je tiens à souligner que le redressement du pays ne se fait pas en un ou en un an et demi. D’ailleurs, cela ne fait que quatre mois que le gouvernement Ravelonarivo est là. J’estime cependant qu’on a beaucoup réalisé, pour ne citer que l’élaboration du projet de loi prévoyant la mise en place d’une chaîne spéciale pour la lutte contre le trafic des bois précieux qui devait être adopté à l’Assemblée nationale.»
Midi : La rencontre entre le président de la République et les députés devrait-elle avoir lieu ?
AR : « Je ne vois pas le problème si cela se fera dans l’intérêt supérieur de la Nation. La Constitution ne devrait pas être un blocage au développement du pays. »
Recueillis par R. Eugène