Le développement d’un pays, c’est à la fois une volonté politique et une volonté citoyenne. Malheureusement, en plein centre-ville, les habitants sont tout simplement indisciplinés, et cela se traduit en anarchie totale.
Nouvellement ouvert à la circulation automobile, le chemin en bitume reliant Ampefiloha au tetezan’ny Bekiraro allège énormément le flux, puisqu’il permet de faire gagner du temps aux automobilistes. Depuis plusieurs mois, les voitures prennent ce raccourci, fortement fréquenté par les populations environnantes. Rouler au pas est donc conseillé, histoire d’éviter de heurter des enfants qui traînent de part et d’autre de la chaussée, ou encore de rayer la carrosserie puisque le chemin est de plus en plus rétréci. Depuis plus d’une semaine maintenant, les deux côtés de cette route sont envahis par les vendeurs qui étalent leurs marchandises à même le sol. Il faut dire que loin des autorités, des bonnes gens et donc de l’éducation civique, du respect et surtout de la discipline, les habitants de ces quartiers vivent dans l’anarchie totale. Les étals grignotent petit à petit la chaussée praticable, les automobilistes doivent faire preuve d’excellence en conduite pour ne heurter personne.
Pauvres. « Nous sommes en difficultés, nous sommes pauvres », répliquent les piétons qui marchent en plein milieu de la chaussée lorsque l’on s’adresse à eux pour prendre le trottoir. Cet autre cycliste qui roulait sans lumière, des écouteurs aux oreilles, s’insurge lorsque la voiture le frôle, argumentant qu’il est pauvre, et n’a pas d’argent pour s’acheter une voiture ! L’on se demande alors parfois où est la relation entre pauvreté et indiscipline.
Le développement d’un pays, c’est la conjugaison entre volonté politique et volonté citoyenne. Si les citoyens, la population, n’ont aucune envie d’améliorer leurs conditions de vie, ne serait-ce qu’à leur niveau en respectant autrui, le développement de tout un peuple, de tout un pays est difficile. Voilà pourquoi l’éducation civique dans le système scolaire est importante, et pourquoi l’éducation est à la base de tout développement. Mais ça, c’est encore une autre histoire !
Anjara Rasoanaivo